
Après les sénateurs, les députés italiens ont approuvé le plan d'austérité de 25 milliards d'euros, proposé par le gouvernement. Il prévoit de réduire les dépenses, geler les salaires de nombreux fonctionnaires et de réprimer la fraude fiscale.
REUTERS - Le gouvernement italien a obtenu mercredi la confiance de la Chambre des députés sur son plan d'austérité de 25 milliards d'euros, qui a déja reçu l'aval du Sénat.
Le président du Conseil Silvio Berlusconi va désormais pouvoir se consacrer pleinement à son bras de fer avec Gianfranco Fini, son principal rival à droite.
Confronté à des dissensions au sein de son propre parti du Peuple de la Liberté, dont Fini est le co-fondateur, Berlusconi a exclu mercredi soir tout changement au sein de la coalition au pouvoir.
Son gouvernement a obtenu la confiance par 329 voix contre 275 sur son plan d'austérité qui prévoit de réduire les dépenses, geler les salaires de nombreux fonctionnaires et réprimer la fraude fiscale.
Le texte sera définitivement adopté par la Chambre jeudi. Il doit être ensuite ratifié par le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, pour entrer en vigueur.
L'opposition de centre-gauche a critiqué ces mesures en disant qu'elles frapperaient les travailleurs en épargnant les riches. Berlusconi assure que les efforts sont répartis de manière équitable et qu'ils sont nécessaires pour éviter une crise semblable à celle à laquelle la Grèce est confrontée.
Le président du Conseil a déclaré que l'Etat pourrait récupérer jusqu'à 120 milliards d'euros grâce à la répression de la fraude fiscale, une somme qui pourrait servir à des réductions d'impôts.
FINI PROMET DE SE DEFENDRE
Les commentateurs s'attendent désormais à voir Berlusconi concentrer ses efforts sur Gianfranco Fini, le président de la Chambre des députés dont il réclame la démission, l'accusant d'abuser de sa position, censée être impartiale. Fini, qui peut compter sur le soutien d'une cinquantaine de parlementaires, refuse toute idée de démission et promet de se défendre.
Certains observateurs jugent que Berlusconi pourrait entamer dès vendredi des grandes manoeuvres visant à écarter Fini du parti du Peuple de la Liberté, ou tenter de l'isoler.
Les tensions au sein de son propre parti ne sont pas le seul problème auquel le chef du gouvernement italien est aujourd'hui confronté. Sa popularité est en baisse depuis plusieurs mois, et trois membres du gouvernement ont dû démissionner au cours des huit dernières semaines sur des soupçons de corruption ou de trafic d'influence.
L'un des ministres démissionnaires, Aldo Brancher, ancien cadre de l'empire médiatique Fininvest de Berlusconi, a été condamné mercredi à deux ans de prison pour détournement de fonds.
Le sous-secrétaire d'Etat à la Justice Giacomo Caliendo ainsi qu'un dirigeant du parti au pouvoir, Denis Verdini, sont l'objet d'une enquête dans le cadre de l'affaire dite "P3", par allusion à l'affaire de la loge maçonnique P2 des années 1980.
Un groupe secret proche du parti du Peuple de la Liberté est accusé d'avoir tenté de peser sur une série de nominations à des postes clés dans les sphères politique et judiciaire.