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Un rapport accable l'organisateur de la "Love Parade"

Dans un rapport publié mercredi, les autorités allemandes pointent du doigt la responsabilité de l'organisateur de la Love Parade de Duisbourg, en Allemagne, où 21 personnes ont péri dans une bousculade, samedi.

AFP - Un rapport des autorités allemandes rendu public mercredi accable l'organisateur de la Love Parade samedi à Duisbourg (ouest) au cours de laquelle 21 personnes sont mortes, et celui-ci s'en défend dans une interview.

Les autorités de l'Etat régional de Rhénanie-du-nord-Westphalie estiment que les organisateurs ont fondé leur dispositif de sécurité sur des calculs erronés quant à la répartition de la foule et sa fluidité lors du festival de musique techno, selon ce rapport dont le quotidien Süddeutsche Zeitung a publié de larges extraits dès le matin.

Lors d'une conférence de presse mercredi après-midi le ministre régional de l'Intérieur, Ralf Jäger, a jugé "insupportable" que la mairie de Duisbourg et les organisateurs du festival de musique techno aient d'emblée rejeté toute responsabilité dans le drame, "avant même que la lumière soit faite sur les faits" s'étant déroulés samedi après-midi.

Au cours de cette conférence de presse avec M. Jäger, le chef de la police régionale Dieter Wehe a également énuméré une série d'erreurs des organisateurs qui ont entraîné la catastrophe au cours de laquelle plus de 500 personnes ont été blessées.

"Toutes les victimes sont mortes étouffées", a-t-il précisé en étouffant des larmes.

La chef du gouvernement régional Hannelore Kraft avait déjà expliqué mardi que, selon les autopsies, les victimes étaient mortes de "compression de la cage thoracique".

Devant la bousculade qui se déroulait aux abords du tunnel permettant d'accéder à la Love Parade, les gens se sont précipités sur un étroit escalier où la pression est alors devenue considérable, a-t-il expliqué.

L'organisateur de la Love Parade, Rainer Schaller, 41 ans, s'est défendu dans un entretien au quotidien Bild d'avoir "exercé des pressions sur qui que ce soit" pour réaliser l'événement malgré les multiples mises en garde.

"Quand j'obtiens une autorisation d'une autorité (...), alors je dois en tant qu'organisateur partir du principe que cela fonctionne", ajoute le propriétaire de la marque Love Parade et fondateur d'une chaîne de salles de sport à bas coûts, McFit.

Selon le rapport cité par la Süddeutsche Zeitung, les organisateurs n'avaient pas prévu qu'en plaçant des stands vendant de la nourriture et des boissons au bout du tunnel donnant accès au terrain de l'ancienne garde de fret où se déroulait la fête ils provoqueraient un embouteillage. "La police leur avait fait part de ce problème", assure le journal.

L'engorgement n'a pas pu être résorbé "parce que l'organisateur a mobilisé moins d'agents de sécurité que ce qui avait été annoncé", écrit le Süddeutsche Zeitung, et l'organisation a ignoré les propositions d'installer des vidéos de surveillance à l'entrée du site.

C'est là que l'engorgement s'est produit et que les victimes, pour la plupart des jeunes dont sept étrangers, sont mortes étouffées.

Des images aériennes publiées dans la presse montrent qu'à quelques mètres de l'escalier, où s'est agglutinée la foule, il restait de l'espace libre.

"Inciter les gens à continuer d'avancer aurait été le devoir des forces de l'ordre de l'organisateur", critique dans Bild, Frank Richter, chef du syndicat de la police régionale.

M. Schaller reconnaît dans le même journal que "la place était au moment de la tragédie remplie seulement à 75%". Il dit "ne pas pouvoir nier" que les annonces de son organisation avant le drame, faisant état de 1,4 million de participants, étaient des exagérations à des fins publicitaires.

Le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a par ailleurs annoncé qu'il serait aux côtés de la chancelière Angela Merkel samedi lors d'un service funèbre oecuménique samedi en mémoire des victimes.

Le maire de Duisbourg Adolf Sauerland, très critiqué et qui a dû être placé sous protection policière, a déjà indiqué qu'il n'y assisterait pas.