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Tsahal poursuit son incursion dans la ville de Gaza

Les troupes israéliennes et les activistes palestiniens ont livré de violents combats dans les quartiers périphériques de Gaza, au 18e jour de la guerre. Au Caire, le Hamas a affirmé que le plan de cessez-le-feu avait des chances d’aboutir.

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De violents combats ont opposé, ce mardi, activistes palestiniens et chars israéliens aux portes de la ville de Gaza. Au moins 22 Palestiniens ont péri, ces dernières heures, dans et autour de Gaza, ainsi que dans d'autres secteurs du territoire contrôlé par le Hamas. De violents combats ont également éclaté à Beit Lahiya et Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, et près de Khan Younès, dans le sud du territoire. Par ailleurs, l’armée israélienne a lancé de nouveaux raids contre des tunnels d’approvisionnement à Rafah.


"C’est silencieux et calme à Gaza, comme d’habitude, entre 18h et 22h ou 22h30", décrit le correspondant de FRANCE 24 à Gaza, Radjaa Abou Dagga. Ensuite, ça reprend. Mais dans le sud de la bande de Gaza, dans le quartier de Khuza’a, à l’est de la ville de Khan Younès, les violences se poursuivent entre les combattants palestiniens et les troupes israéliennes, qui ont pris en otage un village complet. Ici, à Gaza, on entend, toutes les 5 ou 20 minutes, de fortes explosions, dues à une attaque aérienne ou maritime."

"Nous resserrons l’encerclement de la ville, a affirmé le général israélien", Eyal Eisenberg, à des journalistes. "Nous avons remporté de très nombreux succès contre le régime, les infrastructures et la branche militaire du Hamas, mais notre mission n'est pas terminée", a également déclaré le chef d'état-major, Gabi Ashkenazi, qui a insisté sur le caractère "compliqué" des combats.

Trois roquettes et un obus de mortier ont été tirés sur le sud d'Israël.

Selon le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, au moins 950 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne, le 27 décembre. Israël affirme avoir tué plus de 550 combattants du Hamas et avoir blessé des milliers d'autres. Côté israélien, trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués et plus de 150 blessés, selon le bilan dressé par l’armée.

Avancée des négociations au Caire

Côté diplomatique, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a accusé Israël de chercher à "anéantir" la population du territoire dévasté par 18 jours d'opérations militaires sanglantes. "Ce peuple tient bon. Il continuera de se défendre et ne capitulera pas", a-t-il ajouté, à l'ouverture d'une réunion du Comité exécutif de l'OLP, à Ramallah, en Cisjordanie.

Au Caire, les tractations autour du plan de cessez-le-feu ont permis au Hamas de dire qu'il y avait "une chance" pour que son mouvement accepte le plan égyptien, si des modifications y étaient apportées. Le numéro deux du bureau politique du Hamas en exil à Damas, Moussa Abou Marzouk, a précisé qu’il souhaitait renégocier "le retrait israélien, le cessez-le-feu et l'ouverture des points de passage".

"La rhétorique du Hamas a quelque peu changé, en tout cas vis-à-vis de l’Egypte et de ses tentatives de médiation, commente Ygal Saadoun, correspondant de FRANCE 24 au Caire. C’est un signe encourageant pour le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui sera au Caire, demain. Mais le Hamas refuse toujours une proposition que beaucoup interpréteraient comme un aveu de défaite."

“Une délégation partie de Gaza a réussi à se rendre à Damas pour rencontrer Khaled Mechaal, explique Annette Young, correspondante de FRANCE 24 en Israël. Le Hamas aurait avancé dans l’idée de négocier un cessez-le-feu. Le mouvement palestinien émet toutefois de fortes réserves, notamment concernant l’éventualité d’une présence militaire internationale à la frontière entre Gaza et l’Egypte, et concernant le déploiement de troupes de l’Autorité palestinienne du côté gazaoui de la frontière.“

Le plan égyptien prévoit, entre autres, des garanties pour la "sécurisation des frontières", c'est-à-dire l'arrêt de la contrebande d'armes alimentant le Hamas, ce qu'exige Israël. Le texte parle également d’une "ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège" de Gaza, comme le réclament les Palestiniens. Selon les négociateurs égyptiens, il existe des "signes" en faveur d’une signature israélienne du plan proposé par le président Hosni Moubarak. Un émissaire israélien, Amos Gilad, doit se rendre, jeudi, au Caire pour en discuter.

Ban Ki-moon doit entamer, mercredi, au Caire, une tournée d'une semaine au Proche-Orient, qui le mènera ensuite en Jordanie, en Israël et dans les territoires occupés, en Turquie, au Liban, en Syrie et au Koweït. Il doit discuter de l’application de la résolution 1860 de l’ONU, votée jeudi dernier.

Quant aux dirigeants de la Ligue arabe, ils ont décidé d’aborder la question de Gaza lors du sommet économique prévu au Koweït, la semaine prochaine. La proposition du Qatar de réunir d’urgence les pays arabes pour un sommet extraordinaire a donc été repoussée.

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