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Le physicien iranien Shahram Amiri a quitté les États-Unis pour l'Iran

Shahram Amiri, qui aurait été "enlevé par les Américains" selon Téhéran et qui a trouvé refuge à la section des intérêts iraniens à l'ambassade du Pakistan à Washington, a quitté les États-Unis pour l'Iran, annonce la République islamique.

Le scientifique iranien Shahram Amiri a quitté les Etats-Unis et se dirige vers l’Iran " via un pays tiers", selon le ministère des Affaires étrangères de la République islamique. Peu avant son départ, ce physicien nucléaire a donné une interview à la télévision iranienne Press-TV dans laquelle il a promis de raconter prochainement les circonstances exactes de son "enlèvement" par les services secrets américains. "Une fois en Iran, je vais clarifier les allégations des médias étrangers et du gouvernement américain qui ont porté atteinte à ma réputation", a-t-il lancé comme une ultime provocation avant de quitter les États-Unis.

Côté américain, le département d’État continue d’affirmer qu’Amiri séjournait aux Etats-Unis "de son plein gré [...] depuis un certain temps" et qu’il était tout à fait "libre de partir".

Les raisons du séjour du scientifique sur le territoire américain sont d’autant plus mystérieuses qu’il a lui-même brouillé les pistes. En juin dernier, il s’était mis en scène dans plusieurs vidéos contradictoires. Dans l’une d’elles, il affirmait avoir été enlevé par des agents américains et saoudiens lors d’un pèlerinage en Arabie saoudite, tandis que dans une autre il assurait mener une vie normale et sans histoires en Arizona.

Téhéran s’est saisi de cette affaire pour tenter de marquer des points dans le bras de fer qui l’oppose à Washington. "Plusieurs responsables iraniens ont affirmé dès hier [mardi] que les États-Unis avaient échoué à utiliser ce physicien pour mettre en cause le programme nucléaire iranien", explique sur l’antenne de France 24 Siavosh Ghazi, le correspondant de l’AFP en Iran.

Les autorités iraniennes se réjouissent du rapatriement d’Amiri, présenté par les médias officiels comme un "chercheur en radio-isotopes médicaux à l'université Malek Ashtar", qui dépend des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite et idéologique du régime islamique. D’autant qu’il devrait conforter leur thèse une fois revenu en Iran :  "Amiri assure que les Américains lui ont proposé de le payer pour qu’il dise aux médias qu’ils étaient en possession de documents secrets", précise Siavosh Ghazi.