Jugé pour crimes contre l'humanité par un tribunal parrainé par l'ONU, l'ex-chef du sinistre centre détention S-21 de Phnom Penh a renvoyé Me François Roux qui l'avait incité à plaider coupable. L'ancien Khmer rouge encourt 40 ans de prison.
AFP - "Douch", le chef de la prison de Phnom Penh sous les Khmers rouges (1975-79), dont le verdict sera prononcé le 26 juillet, a congédié son avocat français Me François Roux qui l'avait poussé à plaider coupable, a annoncé vendredi le tribunal parrainé par les Nations unies.
Un communiqué du tribunal a fait état d'une demande du tortionnaire de se débarrasser de son conseil pour cause de "perte de confiance". L'accusé demeure défendu par son second avocat, le Cambodgien Me Kar Savuth.
Me Roux avait, tout au long de l'audience en 2009 et jusqu'à sa dernière plaidoirie, poussé Kaing Guek Eav, alias "Douch", à admettre sa responsabilité dans la torture et l'exécution de quelque 15.000 personnes, ce qu'il avait fait à plusieurs reprises.
Mais au dernier jour de l'audience, toute sa stratégie de défense avait été balayée par son client qui, appuyé par Me Savuth, avait estimé qu'il n'était pas un haut responsable du régime de Pol Pot et qu'il échappait donc à la compétence du tribunal.
"Douch" est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il est passible de la perpétuité. L'accusation a requis une peine 40 ans contre lui.