
Le procès de Manuel Noriega s'est conclu ce mercredi au tribunal correctionnel de Paris. L'ancien homme fort du Panama a été condamné à 7 ans de prison pour blanchiment d'argent issu du trafic de drogue.
Manuel Noriega, 76 ans, comparaissait devant la justice française depuis le lundi 28 juin. L’ancien homme fort du Panama dans les années 1980, poursuivi pour le blanchiment en France de quelque 2,3 millions d’euros issus du trafic de drogue, a écopé de sept ans de prison.
En 1999, le tribunal correctionnel de Paris l’avait déjà condamné à une peine de dix ans de prison, mais en son absence. Arrêté en 1990 au Panama par l’armée américaine, Manuel Noriega, qui fut un temps agent de la CIA, a été condamné en 1992 à 40 ans de prison par un tribunal de Miami (Floride). Une peine ramenée par la suite à 30 ans et achevée en septembre 2007. Malgré tous ses efforts pour éviter son transfèrement, il a été extradé le 26 avril des États-Unis vers la France où il a été placé en détention.
Noriega était rejugé à sa propre demande, possibilité réservée à tout prévenu condamné par contumace. Celui que l’on surnommait "face d’ananas", en raison de son visage grêlé, contestait les faits qui lui étaient reprochés. Il était notamment soupçonné d’avoir acquis, avec de l'argent sale, trois logements de luxe à Paris, situés quai d'Orsay, quai de Grenelle et rue de l'Université.
Il soutenait pourtant que ces fonds provenaient de l'héritage de son frère, de la fortune de sa femme et des versements de la CIA. Il a évoqué des déclarations mensongères des témoins interrogés par les autorités américaines.
La défense de Manuel Noriega s'appuyait notamment sur le fait qu'il devait bénéficier de l’immunité due aux chefs d’État, bien qu’il ne soit plus en exercice.