Le président colombien élu, Juan Manuel Santos (photo), pourrait faire l'objet d'une arrestation s'il venait à se rendre en Équateur, où un mandat d'arrêt est toujours en vigueur contre lui, a confirmé le chef de l'État équatorien, Rafael Correa.
REUTERS - Le chef de l'Etat équatorien Rafael Correa a déclaré lundi que le président élu colombien, Juan Manuel Santos, risquait d'être arrêté en Equateur s'il venait à s'y rendre, car un mandat d'arrêt équatorien est toujours en vigueur contre lui.
Le mandat d'arrêt en question a été lancé à la suite du bombardement par l'armée colombienne de camps de la guérilla des Farc en Equateur en 2008, alors que Santos était ministre de la Défense. Ce mandat d'arrêt, a dit Correa dans une interview accordée à Reuters, est toujours valide.
"Un crime a été commis", a affirmé Correa, ajoutant qu'il ne pouvait pas s'immiscer dans le processus judiciaire et que Santos, qui prêtera serment en août, ne pourra pas se rendre en Equateur tant que l'affaire n'aura pas été résolue.
"C'est une honte, mais il ne pourra pas le faire tant que le mandat d'arrêt existera et que le dossier n'aura pas été classé", dit Correa dans l'interview. "Le système judiciaire est indépendant et je ne peux rien faire", ajoute-t-il.
L'Equateur et la Colombie ont décidé de certaines mesures en vue de reprendre des relations normales, mais ils n'ont pas échangé d'ambassadeurs. Correa, économiste et homme de gauche élu président en novembre 2006, reproche à Bogota de traîner des pieds sur la voie de la réconciliation.
"Ils (les Colombiens) nous doivent certains renseignements qu'ils ont promis de nous communiquer sur le bombardement, ainsi que certains ordinateurs, et cela n'a pas été fait", rappelle-t-il.