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Le nouvel homme fort de la coalition en Afghanistan a réservé sa première apparition publique à Kaboul à l'occasion des festivités du 4-Juillet. Il s'est récemment fixé comme objectif de réduire les pertes civiles provoquées par le conflit.

REUTERS - Le général David Petraeus, auréolé de ses succès en Irak, a prévenu samedi que sa mission serait rude en Afghanistan où il vient prendre la tête des 150.000 soldats étrangers sous commandement de l’Otan.

Lors d’une réception organisée à l’ambassade des Etats-Unis à la veille de la fête nationale américaine, Petraeus a jugé capital de faire preuve d’unité et de détermination pour surmonter les problèmes de l’Afghanistan.

« C’est une mission ardue, dont aucun aspect n’est facile », a-t-il dit dans le complexe diplomatique fortifié de Kaboul.

Le nouveau commandant des forces alliées en Afghanistan doit non seulement vaincre l’insurrection grandissante des taliban, mais aussi préparer un début de retrait des forces américaines à compter de juillet 2011.

En tenue de camouflage sous le soleil écrasant de Kaboul, Petraeus a accueilli des centaines d’invités, en compagnie de l’ambassadeur américain Karl Eikenberry, dans les locaux diplomatiques ornés de bannières étoilées. Hamburgers, pop-corn et glaces étaient servis au son d’une fanfare. La nomination de Petraeus pourrait constituer, de la part de Washington, un dernier coup de dés pour mettre fin à un conflit de plus en plus coûteux, qui pèse sur les budgets occidentaux au moment où ils peinent à émerger d’une récession internationale.

Il est arrivé vendredi à Kaboul, au lendemain de sa confirmation à son nouveau poste par le Sénat et quelques heures après l’approbation, à la Chambre des représentants, d’un financement de 33 milliards de dollars pour l’envoi de 30.000 soldats américains en renfort dans le pays.

Cent soldats étrangers tués en un mois

Ces renforts porteront à 150.000 hommes les effectifs militaires étrangers en Afghanistan alors que s’ajuste la nouvelle stratégie. Celle-ci privilégie les opérations contre les taliban dans leurs bastions tout en favorisant des progrès en matière de gouvernance et de développement dans le pays.

Le général Petraeus, qui prendra officiellement son commandement dimanche lors d’une cérémonie au QG de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf), entend appliquer à l’insurrection des taliban, mutatis mutandis, la stratégie de retournement qu’il a menée avec succès en Irak.

L’Isaf a annoncé samedi qu’un de ses soldats avait été tué par un engin explosif artisanal dans le sud du pays.

Près de 1.900 soldats étrangers ont péri en Afghanistan depuis l’éviction des taliban de Kaboul fin 2001, dont une centaine pour le seul mois de juin.

De nouvelles allégations de corruption dans les rangs gouvernementaux et le changement de commandement des forces étrangères ont jeté ces dernières semaines une lumière crue sur l’effort de guerre en Afghanistan.

Des doutes ont été exprimés à la fois en ce qui concerne la volonté des dirigeants de Kaboul d’oeuvrer pour une meilleure gouvernance et la capacité des forces gouvernementales à assumer la responsabilité des opérations de sécurité.

Parallèlement, le président Hamid Karzaï a esquissé en direction des taliban une série d’ouvertures limitées que le mouvement islamiste a rejetées l’une après l’autre en affirmant que son insurrection ne prendrait fin qu’une fois parties l’ensemble des troupes étrangères.