Après deux tours infructueux, Angela Merkel est finalement parvenue à faire élire au troisième tour Christian Wulff à la présidence de l'Allemagne. Une élection dans la douleur, signe du mécontentement des élus face à son gouvernement.
AFP - La chancelière Angela Merkel a été humiliée mercredi, son candidat à la présidence de l'Allemagne, le conservateur Christian Wulff, n'étant élu qu'au troisième et dernier tour de scrutin.
M. Wulff, 51 ans, jusqu'ici ministre-président de la région de Basse-Saxe (nord-ouest), a finalement recueilli 625 voix, contre 494 voix pour le candidat de l'opposition sociale-démocrate/écologiste, le très populaire ancien pasteur et dissident est-allemand Joachim Gauck, 70 ans et 121 abstentions.
Les deux autres candidats, la candidate de Die Linke (extrême gauche), Lukrezia Jochimsen, et celui des néo-nazis du NPD s'étaient retirés du scrutin avant cet ultime tour de scrutin.
Pour ce troisième tour, seule une majorité relative était nécessaire au sein de l'Assemblée fédérale, collège de 1.244 électeurs composé des 622 députés du Bundestag (chambre basse du Parlement) et d'autant de délégués nommés par les seize Parlements régionaux.
Pour les deux premiers tours, la majorité absolue était requise et Christian Wulff n'est pas parvenu à l'obtenir bien que son camp, les chrétiens-démocrates et les libéraux, dispose théoriquement de 644 voix.
A l'issue de cet ultime tour de scrutin, Christian Wulff est donc devenu le 10e président fédéral, premier personnage de l'Etat, dont la fonction est largement honorifique.
Mais cette élection s'avère surtout une gifle politique pour Angela Merkel dont la coalition conservatrice-libérale qu'elle dirige depuis octobre est traversée de profondes dissensions.
Christian Wulff succède à Horst Köhler qui a démissionné le 31 mai, après une polémique suite à des propos controversés sur l'engagement militaire de l'Allemagne à l'étranger.