Devant l'agitation des responsables politiques français au lendemain de la débâcle des Bleus à la Coupe du monde de football, la Fifa s'est fait fort de rappeler l'indépendance des fédérations nationales face au pouvoir politique.
AFP - Le pouvoir politique ne peut exiger la démission d'un dirigeant d'une fédération de football, et la Fifa "réagira" s'il y a ingérence politique dans les affaires de la Fédération française, a affirmé samedi le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke.
"Si on considère qu'il y a ingérence politique, on réagira, comme on le ferait dans n'importe quel pays du monde", a déclaré M. Valcke, interrogé sur la crise politico-sportive provoquée par la débâcle de l'équipe de France au Mondial-2010 en Afrique du Sud.
La Fifa a fermement rappelé qu'elle n'admettait dans aucun pays que le pouvoir politique intervienne directement dans les affaires d'une fédération.
"J'ai informé le ministère des Sports de la façon dont notre système fonctionne. Personne ne peut demander à quelqu'un de démissionner. Une personne est élue, si elle pense avoir failli, elle peut démissionner, mais on ne peut pas l'y obliger", a insisté M. Valcke, en réponse à une question sur les déclarations de la ministre des Sports, Roselyne Bachelot, qui a jugé "inéluctable" le retrait du président de la Fédération française de football (FFF), Jean-Pierre Escalettes.
"Sur tous les continents, on surveille toujours ce genre de situation et on rappelle aux gens comment la pyramide du pouvoir (dans le football) fonctionne (...). La FFF est sous la tutelle de la Fifa", a ajouté le responsable.
En ce qui concerne la France, "on n'est pas inquiet mais on est attentif. On fait confiance aux gens pour ne pas se mettre dans une situation difficile", a poursuivi M. Valcke.
S'emparant du dossier après l'élimination de l'équipe de France au premier tour de la Coupe du monde sur fond de fronde inédite des joueurs, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé mercredi la tenue d'états généraux du football à l'automne, afin de "faire en sorte que les responsables tirent rapidement les conséquences" de la prestation des Bleus, qualifiée de "désastre".
Le gouvernement français, choqué par l'image donnée par la crise des Bleus, n'ignore cependant pas que sa marge de manoeuvre dans le football, et plus généralement dans le monde sportif, est très réduite. Mme Bachelot a elle-même reconnu qu'elle n'avait pas le pouvoir d'exiger le départ d'un président de fédération.
La Fifa est très sensible aux questions d'ingérence politique dans le football, et elle a déjà suspendu par le passé plusieurs fédérations après des interventions directes du pouvoir politique.