Patrice Evra, Thierry Henry et Eric Abidal se sont tous les trois exprimés, ce vendredi, dans différentes émissions de télévision. Un grand déballage très attendu qui ne répond pourtant pas aux principales questions.
Petites vérités sur le naufrage français... Les Bleus s'exprimaient ce vendredi sur plusieurs chaînes de télévision. Patrice Evra a ouvert le bal sur TF1, après le match Brésil-Portugal. Mais c’est Canal + qui a tiré le gros lot avec Thierry Henry qui était l’invité de l’émission le Grand Journal. L’attaquant s’est exprimé depuis Barcelone. Enfin, le 20 Heures de TF1 a eu droit au son de cloche du défenseur Eric Abidal. Voici les principales déclarations des héros déchus de la mésaventure en Bleu.
Patrice Evra, 18 heures, TF1 :
"C’est un geste maladroit, on s’en est excusé. Ça a été une décision du groupe, le groupe est resté uni jusqu’au bout." Le capitaine des Bleus reconnaît que de ne pas avoir voulu s’entraîner a été une erreur, mais souligne qu’il s’agit d’une décision de toute l’équipe et laisse entendre qu’il n’y avait pas de dissension au sein du groupe.
"C’est la première fois de ma vie qu’on m’a privé de ma liberté d’expression. Cette interdiction dépassait tout." Patrice Evra fait part de son ressentiment après la décision du sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, de ne pas l’avoir laissé s’exprimer lors de la dernière conférence de presse.
"J’étais totalement en condition pour jouer ce match, ce n’était pas du tout mon choix de ne pas y participer." Le capitaine de l’équipe de France confirme qu’il s’agissait en fait d’une décision de Raymond Domenech alors que certaines rumeurs laissaient entendre que Patrice Evra n’avait pas voulu jouer le dernier match contre le Mexique.
"Il y a eu un titre qui nous a fait très mal dans la presse, mais est-ce que ce n’était pas une réaction des journalistes après tout ce dont on les avait privés ?" Patrice Evra fait référence au titre de "l’Équipe" qui a mis le feu au poudre. A l’époque, le capitaine des Bleus avait dit qu’il fallait surtout trouver le "traître" parmi les joueurs. Cette fois-ci, il semble plutôt exonérer la presse et rejeter la faute sur Domenech qui a, selon lui, "été en guerre contre les médias depuis le début" alors que "les joueurs doivent parler à la presse" pour renouer le dialogue avec les Français.
Thierry Henry, 19h25, Canal + :
"Normalement, c’est le coach qui dirige l’équipe et il était là… Après, que certaines personnes ne soient pas d’accord, c’est sûr." Au sujet de l’influence de Raymond Domenech, Thierry Henry estime que l’entraîneur était bien celui qui tenait les rênes de l’équipe. Il répond ainsi aux rumeurs d’anarchie et d’autogestion dans le groupe.
"Il y a toujours des affinités, mais je ne pense pas qu’on puisse parler de clans. Je n’ai pas vu de bagarre, pas de pression mise à qui que ce soit." L’attaquant de Barcelone nie l’existence de cliques qui s’affrontaient au sein de l’équipe et affirme qu’un joueur comme Gourcuff n’a jamais été mis à l’écart.
"J’aurais pu être le grand frère, je ne l’ai pas été, je me suis senti écarté." Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus exprime son amertume de ne pas avoir joué un rôle plus important dans l’histoire de cette Coupe du monde. C’est aussi une forme de réponse à ceux qui laissaient entendre qu’il tirait les ficelles de l’intérieur contre Raymond Domenech. C’est ainsi qu’il affirme ne pas avoir eu de "crédibilité dans le groupe".
"Ce qui me frappe, c’est la une de 'l’Equipe'. J’étais dans le vestiaire, et je peux vous dire que ce ne sont pas les mots de Nico [Anelka]." Thierry Henry assure que Nicolas Anelka n’a pas prononcé les mots rapportés dans "l’Equipe" et ne comprend pas comment quelqu’un a pu comprendre ce qu’Anelka a "marmonné".
"Le groupe a décidé ensemble de rester dans le bus. Il y avait unanimité sur le moment. C’est vrai qu’avec le recul, quand on voit les conséquences, on peut dire que c’était une erreur." Thierry Henry reprend presque mot pour mot l’argument de Patrice Evra au sujet de la "rébellion" des Bleus. Tout juste laisse-t-il entendre que certains joueurs ont pu avoir des remords par le suite...
"Tu as toujours ce que tu mérites… Cette élimination était peut-être justifiée après notre qualification dont nous ne sommes pas fiers." Thierry Henry reconnaît que son but de la main contre l’Irlande n’est pas à l’honneur des Bleus et que du coup la France ne partait pas du bon pied en Afrique du Sud.
Eric Abidal, 20 heures, TF1 :
"Les joueurs n’étaient pas d’accord avec l’exclusion d’Anelka. On pensait que ne pas s’entraîner était la bonne réponse." Eric Abidal est plus clair que ces deux autres collègues de l’équipe de France. Il assure que les Bleus étaient opposés à la décision d’exclure Nicolas Anelka.
"Je n’ai pas ressenti de tensions dans le groupe. Je peux dire qu’il vivait très bien. Le groupe était sain." Le défenseur français nie à son tour qu’il y ait pu avoir des guerres de clans ou des joueurs comme Gourcuff mis à l’écart.