Treize jeunes, quasiment tous latino-américains, ont été tués alors qu'ils tentaient de traverser une voie ferrée dans la localité de Castelldefels, en Catalogne. Les victimes célébraient la fête de la Saint-Jean au moment de l'accident.
AFP - Treize jeunes, en majorité latino-américains, sont morts fauchés par un train dans le nord-est de l'Espagne, en traversant de manière "imprudente" la voie ferrée dans la station balnéaire de Castelldefels, où ils allaient fêter la nuit de la Saint Jean.
"Un train est arrivé à toute vitesse. En trois secondes, tout s'est rempli de cadavres. Tout le monde criait, pleurait. Les gens étaient en état de choc", a rapporté Marcelo Carmona, un Bolivien témoin de la scène.
La responsable de la justice pour la Catalogne, Montserrat Tura, a indiqué jeudi soir que l'examen des restes des victimes a permis de déterminer que 13 personnes ont au total été tuées. Un précédent bilan faisait état de 12 morts. Huit corps - ceux d'une jeune femme et de sept hommes - avaient été identifiés dans la soirée.
L'accident, qui s'est produit mercredi vers 23h30 (21h30 GMT), a aussi fait 14 blessés, dont un était jeudi soir dans un état critique et deux dans un état grave, selon les autorités.
L'express Alicante-Barcelone a percuté de plein fouet un groupe de jeunes à peine débarqués d'un train de banlieue, qui traversaient la voie à pied au lieu d'emprunter un sous-terrain bondé de passagers.
Les victimes seraient en majorité latino-américaines. "Huit Equatoriens sont portés disparus", a déclaré à l'AFP le consul d'Equateur à Barcelone, Fredy Areliano.
"L'imprudence" est à priori à l'origine de cet accident ferroviaire, le pire en Espagne depuis 2003, a estimé le président de la région, José Montilla qui a décrété ce jeudi jour de deuil officiel en Catalogne. "C'est un jour de tristesse et de deuil alors que cette nuit était justement une nuit de fête", a-t-il souligné.
Les corps déchiquetés par l'impact ont été transportés dans 20 sacs à l'Institut médico-légal de Barcelone, où des parents et proches des victimes, assistés de psychologues, ont afflué dans l'après-midi.
"Je suis triste pour l'ami de mon fils qui est à l'intérieur", a confié à l'AFP Yolanda Flores, mère équatorienne de deux adolescents qui ont échappé de justesse à l'accident. "Sa mère le cherche partout dans les hôpitaux. Elle ne veut pas croire qu'il est ici avec les autres cadavres".
L'identification des corps est très difficile et va durer au moins jusqu'à vendredi, a indiqué une responsable régionale.
La compagnie ferroviaire Renfe a indiqué dans un communiqué que le train impliqué circulait sous la vitesse autorisée (139 km/h au lieu de 150), qu'il a "émis les signaux acoustiques réglementaires en entrant dans la gare" et que le machiniste a eu un résultat négatif à un test d'alcoolémie.
Trois enquêtes ont néanmoins été ouvertes pour déterminer les circonstances exactes de la tragédie: l'une judiciaire, les deux autres par Renfe et le gestionnaire du réseau ferroviaire espagnol Adif.
Le ministre des Transports, José Blanco, a dit avoir donné des instructions pour recueillir rapidement toutes les données permettant d'éclaircir l'origine de l'accident.
Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a adressé un message de condoléances aux familles des victimes. Le roi Juan Carlos et son épouse Sofia ont annulé une réception et prié pour les victimes.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, "choqué par ce terrible accident", a envoyé un message de condoléances à M. Zapatero.
Les victimes se rendaient sur la plage de Castelldefels pour célébrer la fête traditionnelle de la Saint Jean, très populaire en Catalogne, qui marque avec ses feux d'origine païenne le solstice d'été.
Il s'agit de la pire tragédie ferroviaire en Espagne depuis 2003, quand 19 personnes avaient été tuées dans la collision d'un train de passagers et d'un train de marchandises à Chinchilla (sud-est).