Leurs joueurs sont des superstars et leurs clubs les plus puissants du monde. Pourtant, les grandes nations européennes, comme la France et l'Angleterre, ont très mal démarré leur Coupe du monde. Et l'anarchie a gagné leurs rangs.
Lors de la Coupe du monde 2006, quatre équipes européennes étaient présentes dans le carré final. À cette (belle) époque, on se plaisait à penser que le Vieux Continent était de nouveau le maître du ballon rond.
Quatre ans plus tard, le paysage est bien différent. Alors que les nations américaines survolent la phase de poule, les superpuissances du football européen ont enregistré de décevants résultats, et certaines d’entre elles sont même minées par des querelles intestines.
Impuissance sur le terrain
L’Espagne, championne d’Europe en titre et grand favorite du Mondial, est tombée sur un os lors de son match d’ouverture qui s’est soldé par la victoire de Suisses bien en place (1-0).
Mais ce sont surtout les performances de la France, de l'Angleterre et de l’Italie, championne du monde en titre, qui ont été les plus sévèrement critiquées.
Qualifiée au détriment de l’Irlande grâce à la fameuse main de Thierry Henry, la France est au bord du précipice avec seulement un point en deux matches.
Ce n’est guère mieux pour l’Angleterre et l’Italie qui n’ont obtenu que deux points lors des deux premières journées, après avoir été tenues en échec respectivement par l’Algérie et la Nouvelle-Zélande.
Durant toute la rencontre, les joueurs de la Squadra Azzura ont essayé de trouver leurs attaquants avec des passes longues, souvent arrêtées par les défenseurs néo-zélandais, mesurant tous au moins 10 centimètres de plus qu'eux. Face à l’Algérie, les Anglais, incapables de contrôler un ballon ou de faire une passe correcte, n’ont pas fait mieux.
La comédie du vestiaire
Si les Italiens ont su montrer une certaine unité sur le terrain - ce qui sera peut être suffisant pour sauver leur épopée en Coupe du monde -, on ne peut pas en dire autant pour la France et l’Angleterre.
La situation des Bleus va de mal en pis depuis la retentissante exclusion de Nicolas Anelka pour avoir insulté le sélectionneur tricolore à la mi-temps de France-Mexique. Une info de vestiaire qui aurait dû y rester, selon les joueurs, qui ont immédiatement lancé la chasse au "traître", tandis que la presse et les politiques français ont condamné de façon unanime les propos de l’attaquant de Chelsea.
Le lendemain, les Bleus aggravent encore un peu plus leur cas en refusant de s’entraîner en signe de solidarité envers Nicolas Anelka, injustement renvoyé selon eux. "C’est un scandale pour la fédération, pour l’équipe de France et pour tout le pays", a lâché Jean-Louis Valentin, le directeur délégué de la Fédération française de football (FFF), excédé, avant de démissionner.
La "réunion de crise" du vestiaire anglais
Côté anglais, John Terry, le défenseur anglais dépossédé du brassard de capitaine après avoir admis une relation avec la compagne d’un coéquipier, s’est présenté dimanche devant la presse au nom de "tous les joueurs" pour annoncer une réunion de crise avec l’entraîneur Fabio Capello, au cours de laquelle les joueurs ont l’intention de vider leur sac... Quelques heures plus tard, la révolte de Terry est étouffée, l’ancien capitaine semblant isolé dans sa démarche.
L’équipe doit maintenant battre la Slovénie si elle veut éviter un retour prématuré en Angleterre sous les quolibets. En cas d’échec, leur parcours en Coupe du monde restera dans les mémoires pour son ridicule et pour l’une des plus grosses bourdes de gardien de tous les temps.