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Un député républicain a déclenché une véritable tempête politique en présentant, devant le Congrès, ses excuses au PDG de BP. Les démocrates tentent de faire tourner la polémique à leur avantage.

Jeudi, toutes les têtes étaient tournées vers le Congrès, où le PDG de BP, Tony Hayward, était entendu. Mais vendredi, les conversations tournaient autour des déclarations de Joe Barton, un député républicain texan.

Ce qui s’annonçait comme un nouveau face-à-face houleux entre Hayward et les députés en colère a viré au bouillon lorsque Joe Barton, premier républicain à prendre la parole, a présenté ses excuses au grand patron du géant pétrolier britannique.

"J'ai honte de ce qui s'est passé à la Maison Blanche [jeudi]. Je vous présente mes excuses", a-t-il déclaré devant le Congrès. "C'est une véritable tragédie qu’une entreprise privée soit soumise à ce que j’appellerais une extorsion, une extorsion de 20 milliards de dollars", a poursuivi le député, faisant allusion à la somme que BP – sous la pression de Barack Obama - s’est engagée à verser aux victimes de la marée noire dans le golfe du Mexique.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les républicains ont aussitôt condamné cette remarque. Les démocrates, eux, se régalent. L’intervention de Joe Barton arrive à point nommé pour retourner l’opinion publique, de plus en plus critique quant à la gestion de la crise par le président américain.

Les déclarations de Joe Barton devant le Congrès viennent étayer la triste réputation des républicains, souvent pointés du doigt pour accepter sans scrupules les liasses des compagnies pétrolières et gazières lors de leurs campagnes électorales. Barton a ainsi touché près d’un million et demi de dollars depuis 1990, selon le calcul établi par l’institut américain Center for Responsive Politics.

Après avoir été réprimandé par les leaders républicains, Joe Barton a présenté ses excuses et a affirmé regretter avoir utilisé le terme de "extorsion".

Les démocrates n’ont, par contre, pas lâché prise. Joe Barton leur a apporté sur un plateau d’argent l’occasion d’affaiblir leurs adversaires avant les élections de mi-mandat en novembre. Le comité national démocrate s’est empressé de poster sur YouTube une vidéo tournant en ridicule les excuses de Joe Barton. Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche, s’est rué sur Twitter pour l'accabler lui et les républicains en général. Le vice-président Joe Biden n’a pas été en reste, et, devant des journalistes, a qualifié de "scandaleux" les propos du député républicain.

Que les démocrates parviennent, ou non, à détourner les déclarations de Joe Barton à leur avantage en vue des élections de novembre, la classe politique vient indéniablement de trouver le nouveau "méchant" de la longue saga "marée noire".