FRANCE 24 s'est procuré des images exclusives montrant la vie quotidienne de militants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette vidéo de 40 minutes a été retrouvée sur un homme qui a fui le groupe armé.
C’est l’heure de la pause. Au pied d’une dune, certains lisent le Coran, d’autres écoutent la radio. La scène se passe quelque part au Sahel, au sud du Sahara. Les protagonistes : des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ces scènes de la vie quotidienne dans le désert figurent sur une cassette de 40 minutes, non datée, que s’est procurée FRANCE 24. Une vidéo amateur, comme un film entre copains, sans mise en scène. Elle n’était pas destinée à être diffusée et c’est ce qui fait son intérêt. La cassette a été retrouvée lors d’un contrôle par des services de sécurité sur un membre du groupe armé qui avait fait défection.
Difficile de dire dans quel pays précisément ces séquences ont été filmées. Les accents de ces combattants qui vivent dans le désert laissent penser qu’ils sont originaires des pays de la région - Algérie, Maroc, Mauritanie, etc.
Photomaton dans le désert
Les combattants ne restent jamais longtemps au même endroit, ils sont très mobiles. Sur les images, on les voit se prendre en photo pour fabriquer des faux papiers ou encore s’amuser à se bagarrer dans le sable. Une autre scène filmée le soir, dans la pénombre, montre ce qui ressemble à une réunion de plusieurs groupes armés. Les hommes se saluent et demandent des nouvelles d’autres combattants.
Sur une autre séquence : une séance d’exercice façon camp de scouts avec, semble-t-il, des chefs algériens qui donnent des ordres en dehors du champ de la caméra. Au milieu de la troupe, un homme au turban noir. Ce serait l’Algérien Mokhtar Benmokhtar, l’un des chefs d’Aqmi. Celui qu’on surnomme Laâouar, "le borgne" en arabe, a été identifié sur ces images par des négociateurs de prise d’otage. Il détient toujours deux membres d’une ONG espagnole.
Al-Qaïda au Maghreb islamique est une organisation terroriste née en 2007 de la transformation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). C’est elle qui a notamment enlevé le Francais Pierre Camatte au Mali en novembre 2009, avant de le libérer en février.