Fins tacticiens ou meneurs d'hommes, le profil des sélectionneurs présents à la Coupe du monde diffère mais leur objectif est le même : la victoire. Portraits de ces techniciens qui feront le Mondial.
Les poids lourds
Fabio Capello – Italien
Sélection : Angleterre
Age : 63 ans
Nommé sélectionneur en décembre 2007, Fabio Capello s’est rapidement penché au chevet d’une Angleterre traumatisée par sa non-qualification à l'Euro-2008. Un Italien aux commandes de la nation qui se targue d’avoir inventé le football, c’est dire la gravité de la situation. Rigoureux, expérimenté et charismatique, "Don Fabio" met rapidement de l’ordre dans les rangs. La récréation est terminée, y compris pour les stars de l'équipe. Résultat : les coéquipiers de Rooney se sont aisément qualifiés pour l’Afrique du Sud, où ils font office de favoris. Merci qui ?
Ottmar Hitzfeld – Allemand
Sélection : Suisse
Age : 61 ans
Au crépuscule d’une carrière en club riche en titres (une vingtaine), l’ancien entraîneur de Dortmund et du Bayern Munich a accepté une dernière mission à la tête d’une sélection nationale. Et pas n’importe laquelle. Quel autre pays choisir que la Suisse, où il a grandit et où il a fait ses débuts d’entraîneur, pour boucler la boucle. Son expérience du très haut niveau lui a permis de bâtir rapidement une équipe compétitive. Même s’ils ne convoitent pas le titre, les Helvétiques peuvent légitimement viser une place en huitièmes... pour commencer.
Marcello Lippi – Italien
Sélection : Italie
Age : 62 ans
Après 24 ans d’attente, Marcello Lippi a mené la Squadra Azzura jusqu’au titre de champion du monde en 2006 lors du Mondial en Allemagne. Couvert de gloire, l’ancien entraîneur de la Juventus passa alors la main à l’inexpérimenté Roberto Donadoni. À la suite d’un Euro-2008 en demi-teinte, Lippi est rappelé à la rescousse. Un pari risqué pour ce tacticien mondialement reconnu et au riche palmarès. Après avoir qualifié son pays pour l’Afrique du Sud, le Toscan tentera d’entrer dans l’histoire en reportant une deuxième Coupe du monde d’affilée.
Les ambitieux
Vicente Del Bosque – Espagnol
Sélection : Espagne
Age : 59 ans
Vicente Del Bosque peut se vanter d’être le dernier entraîneur à avoir offert, en 2002, la Ligue des champions au Real Madrid. Mais ce n’est pas son genre malgré un palmarès étoffé. Humble et travailleur, il hérite en 2008 de la sélection espagnole, tout juste sacrée championne d’Europe. Le technicien a alors l’intelligence de s’appuyer sur le même groupe, jeune et talentueux, pour remporter tous les matchs de qualification pour le Mondial. Archi-favorite en Afrique du Sud, la Roja espère remporter sa première Coupe du monde. La tâche principale de Del Bosque sera de protéger ses joueurs d’un éventuel excès de confiance.
Dunga – Brésilien
Sélection : Brésil
Age : 46 ans
Nommé par défaut en 2006 à la tête de la Seleçao, Dunga a fait taire les sceptiques à force de travail. Sans expérience, l’ancien capitaine des champions du monde de 1994 a souvent laissé au vestiaire le beau jeu brésilien au profit de l’efficacité. Bilan : Une Copa America en 2007 et la Coupe des Confédérations en 2009. Plus rigoureux défensivement mais toujours aussi spectaculaires, ses joueurs n’ont qu’une idée en tête : rajouter une sixième étoile sur leur maillot légendaire. Ça tombe bien : pour Dunga, seule la victoire compte.
Diego Maradona – Argentin
Sélection : Argentine
Age : 49 ans
Il ne suffit pas d’avoir été le meilleur joueur du monde pour devenir un bon sélectionneur national. Nommé en 2008 à la tête de l’Albiceleste, Diego Maradona a mis du temps pour s’en rendre compte. La campagne de qualification très moyenne des Argentins le prouve. Sans réelle expérience à ce poste, Maradona s’est montré hésitant tant sur ces choix tactiques et que sur celui de ses hommes, avant de se reprendre. Perplexes, les médias locaux n’ont pas épargné "El Pibe de oro". Fantasque et provocateur comme à son habitude, il sait qu’il joue gros. Son image de dieu vivant du football argentin risque de pâtir d’une sortie de route prématurée des doubles champions du monde (1978 et 1986). En revanche, un succès final en Afrique du Sud ne ferait qu’accroître l’idolâtrie du peuple argentin à son encontre.
Ils veulent se faire remarquer
Outre ces grands noms du football mondial, d’autres techniciens entendent marquer de leur empreinte cette Coupe du monde. Vice-champion du monde avec la France en 2006, Raymond Domenech (photo principale) a difficilement qualifié les Bleus pour le Mondial-2010. Très critiqué dans l’Hexagone, il reste confiant quant aux chances de victoire de ses joueurs. Le Brésilien Carlos Alberto Parreira, champion du monde en 1994 avec son pays, tentera de limiter la casse avec l’Afrique du Sud qu’il dirige depuis 2008. À la tête de la Côte d’Ivoire depuis seulement fin mars 2010, Sven-Goran Eriksson espère sortir les Éléphants du groupe G, celui du Brésil et du Portugal. L’Allemand Joachim Lowe et le Néerlandais Bert Van Marwijk sont les sélectionneurs de leur équipe nationale respective. Soit deux favoris traditionnels de la compétition. Facilement qualifiés, ils entendent garder le même rythme de croisière sur le sol sud-africain.