Pourtant traditionnel allié de l'Iran, Moscou ne voit "aucun problème" à ce que l'ONU adopte de nouvelles sanctions contre Téhéran, accusé de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Le Conseil de sécurité doit se réunir ce mardi.
AFP - La Russie ne voit "aucun problème" pour l'adoption d'une résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre l'Iran, a déclaré mardi à la presse une source russe haut placée proche des négociations.
"Nous ne voyons aucun problème pour l'adoption de la résolution", a indiqué ce responsable lors d'un point de presse, sous couvert d'anonymat.
"On s'est entièrement mis d'accord sur le texte", a-t-il poursuivi.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir ce mardi pour parler du projet de résolution de sanctions contre l'Iran, dont les coparrains espèrent l'adoption cette semaine, selon des sources diplomatiques.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a pour sa part affirmé mardi qu'un accord avait été "pratiquement trouvé".
Ces déclarations russes interviennent alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinajad a prévenu mardi depuis Istanbul que son pays ne discuterait plus de son programme nucléaire s'il est de nouveau sanctionné.
Soutien traditionnel de l'Iran, la Russie construit actuellement à Bouchehr la première centrale nucléaire iranienne, qui doit entrer en service d'ici à août.
Mais Moscou a néanmoins haussé le ton ces derniers mois face à Téhéran et le président russe, Dmitri Medvedev, a à maintes reprises souligné que de nouvelles sanctions à l'encontre de Téhéran n'étaient pas à exclure.
Le refus de l'Iran de cesser l'enrichissement de l'uranium lui a déjà valu trois trains de sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU, une partie de la communauté internationale accusant le gouvernement de Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'il dément.
Le nouveau projet de sanctions a été présenté le 18 mai à l'ensemble du Conseil de sécurité, déjà doté du soutien des cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie).
Parmi les dix membres non permanents, la Turquie, le Brésil et le Liban ont déclaré désapprouver le projet. Le document devrait toutefois recueillir sans difficulté les 9 voix sur 15 nécessaires à son adoption.
Le projet prévoit notamment que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer.