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Brice Hortefeux condamné à 750 euros d'amende pour injure raciale

Le ministre de l'Intérieur a été condamné à une amende de 750 euros et à 2 000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale envers les Arabes pour des propos tenus en septembre 2009. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel.

REUTERS - Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été condamné vendredi à 750 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale lors d'une conversation en 2009 avec un militant UMP d'origine maghrébine. Le tribunal correctionnel de Paris a jugé que l'injure stigmatisait les arabes comme étant une source de problèmes.

Le parquet avait estimé que les propos incriminés n'étaient pas publics mais qu'ils étaient "outrageants" et "méprisants" et que le délit d'injure raciale était constitué.

Le ministre de l'Intérieur, absent à l'audience comme au délibéré, était cité à comparaître par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).

"A lui maintenant d'en tirer les conséquences politiques. C'est une grande victoire contre le racisme et les expressions racistes", a déclaré l'avocat de l'association, Pierre Mairat.

L'avocat de Brice Hortefeux a annoncé qu'il ferait appel.

"C'est une décision juridiquement critiquable et M. Hortefeux décide de faire immédiatement appel", a dit Me Nicolas Bénoit.

Les faits se sont déroulés le 5 septembre 2009 sur le campus d'été des Jeunes UMP à Seignosse (Landes), alors qu'on présentait à Brice Hortefeux un jeune militant d'origine
maghrébine et membre d'une délégation de l'Auvergne.

Dans la séquence diffusée par le site internet du Monde, le ministre dit à la fin d'un échange, aux côtés de Jean-François Copé, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale : "Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."

La diffusion de ces propos avait provoqué un tollé, la gauche réclamant la démission du ministre.

Le tribunal n'a toutefois pas jugé outrageant le terme "prototype", ne reprochant au ministre de l'Intérieur que la seconde partie de sa phrase.

Brice Hortefeux avait donné des explications différentes, disant tantôt qu'il parlait du nombre de clichés pris avec lui dans la journée, tantôt qu'il parlait des habitants de
l'Auvergne, dont il est lui aussi originaire.