Des "jihadistes prêts à tuer et à être tués" sont responsables des violences, accuse Israël qui justifie ainsi son raid meurtrier contre la flottille. Trois activistes turcs, morts pendant l’assaut, avaient déclaré être "prêts au martyr".
"Ce n'était pas une opération pacifique, c'était une opération terroriste." C'est par cette accusation que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a justifié mercredi le raid israélien mené lundi matin contre six navires étrangers dans les eaux internationales au large de Gaza. Des "membres d'un groupe extrémiste qui soutiennent une organisation terroriste appelée Hamas" se trouvaient à bord de ces bateaux, a-t-il ajouté.
"Toute l'opération est orchestrée par IHH, une organisation islamiste turque impliquée depuis longtemps dans des activités terroristes et en étroite collaboration avec le Hamas", avait déjà déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, au moment de l’assaut.
Selon un rapport publié dans le quotidien israélien à grand tirage "Yedioth Ahronoth", et cité par le "Guardian", des activistes qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara avaient des connections avec le réseau terroriste Al-Qaïda. Un responsable du gouvernement israélien a refusé de confirmer cette information, selon le quotidien britannique, affirmant ne pas avoir suffisamment de preuves pour l’étayer. "Environ 40 personnes présentes sur le ferry turc étaient des jihadistes, affirme en revanche cet officiel au "Guardian". Ils sont venus pour la violence, ils préparaient une attaque et s'attendaient à tuer et à être tués."
Controverse sur la présence d'armes à bord
Mercredi, la presse turque, dont le quotidien "Vatan", a rapporté que trois des huit Turcs morts pendant l'assaut israélien s'étaient auparavant déclarés "prêts au martyr". "Je vais être un martyr. J'ai rêvé de cela", a dit à sa famille Ali Haider Banjinin avant de rejoindre la flottille. Ali Akbar Yertilmis, un père de quatre enfants, "rêvait de devenir un martyr", raconte l'un de ses amis, cité par la presse.
"Etre prêt au martyr signifie être prêt à mourir pour la cause, précise Assia Shehab, notre correspondante à Istanbul. Ces hommes étaient très impliqués dans la cause palestinienne, ils étaient tous bénévoles dans l'ONG turque IHH, qui participait au convoi. C'était des hommes ordinaires, qui travaillaient. Ils sont présentés ici comme des hommes charitables, des musulmans pieux. Ils étaient extrémistes dans le sens où ils étaient prêts à mourir pour défendre la cause palestinienne."
Face aux accusations israéliennes, qui s’appuient notamment sur des vidéos de l’armée israélienne montrant des militants attaquer des soldats avec ce qui ressemble à des bâtons ou des barres de fer, les responsables des organisations humanitaires et les militants répètent qu’aucune arme n’était présente sur les bateaux.
Bulent Yildrim, président de la Fondation pour les droits de l'homme et la liberté (IHH), une organisation controversée, a livré jeudi sa version des faits à son arrivée à Istanbul. Il a confirmé que des activistes s'étaient emparés des armes d'une dizaine de soldats, mais pour les jeter à la mer. "Nous avons dit à nos amis à bord : 'Nous allons mourir, devenons des martyrs, mais ne soyons pas de ceux qui ont eu recours aux armes à feu'", a-t-il raconté.