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Des centaines d’activistes de la flottille sont arrivés tôt ce matin à Istanbul, où ils ont été accueillis triomphalement. Les corps des neufs militants tués lors de l’assaut israélien ont également été rapatriés.

Les neuf militants ont tous été tués par balle

Les corps des neuf militants tués lors de l'assaut israélien contre la flottille d'aide internationale ont été transférés à l'institut médico-légal d'Istanbul. Selon les médecins légistes, ils ont tous été tués par balle dont l'un à bout portant. Il s'agit de huit Turcs et d'un Américain d'origine turque.

La quasi-totalité des quelque 700 activistes a été expulsée d'Israël, plus de 450 militants étant arrivés très tôt ce matin à Istanbul, à l'exception de sept blessés. Des experts et des médecins légistes ont déterminé que huit Turcs et un Américain d'origine turque ont été tués par balle lors du raid.

Les corps des victimes ont été transférés tôt dans la matinée à l'institut de médecine-légale d'Istanbul. Des impacts de balle ont été trouvés sur tous les corps et l'un des activistes a été tué à bout portant, ont indiqué les médecins légistes.

Les avions transportant les activistes sont eux arrivés "vers 2 heures du matin à Istanbul, avec beaucoup de retard", raconte Assia Shehab, notre correspondante à Istanbul. "Il y avait environ un millier de personnes à l'aéroport, surtout des proches. Les activistes avaient l'air choqué", explique la journaliste. "Nous avons été apeurés, effrayés, enlevés et attaqués avec des navires de guerre pendant que nous apportions de l'aide au peuple de Gaza dans le besoin", raconte à sa descente de l'avion Mustafa Ahmet, un citoyen britannique d'origine turque.

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Les militants de la flottille accueillis en héros à Istanbul

Slogans anti-israéliens

Une vingtaine de blessés ont été emmenés à Ankara à bord de trois avions médicalisés alors que le président de l'IHH, l'organisation turque qui a organisé la flottille, dit être toujours sans nouvelles de plusieurs militants.

Dans la soirée de mercredi, un grand rassemblement a réuni près de 10 000 personnes dans le centre-ville d'Istanbul. "L'ambiance était assez festive, il y avait des drapeaux turcs et palestiniens, précise Assia Shehab. La foule s'est dispersée après minuit."

"On attend maintenant les funérailles des quatre activistes turcs qui ont été tués lors de l'assaut, leurs corps sont arrivés hier soir, poursuit-elle. Elles devraient avoir lieu très rapidement, ce jeudi ou vendredi. Il pourrait y avoir de nouvelles démonstrations de colère à ce moment-là. Le gouvernement étudie toujours la possibilité d'un recours judiciaire contre Israël, selon le droit turc ou international, mais autrement il essaie de faire retomber la tension. Il avait posé un ultimatum à Israël pour que tous les ressortissants turcs soient de retour hier soir, et ça a été le cas."

Dans la nuit, une trentaine d'activistes grecs et trois Français ont atterri à Athènes, en Grèce. Une trentaine d'Algériens ayant participé à la flottille sont eux arrivés à Alger, en provenance d'Amman. A chaque fois, ces

activistes ont été accueillis par des manifestants criant des slogans anti-israéliens. Mardi soir, Israël avait promis que la totalité des activistes arrêtés après l'assaut seraient libérés et expulsés sous 48 heures. "Le Premier ministre Benjamin Netanyahou est intervenu pour accélérer ces extraditions alors qu'une procédure est toujours en cours à la Cour suprême israélienne, explique Gallagher Fenwick, notre correspondant à Jérusalem. Des associations de droite voulaient que ces expulsions soient retardées pour que les militants soupçonnés d'avoir attaqué les commandos israéliens puissent être poursuivis."

Mercredi soir, Benjamin Netanyahou a justifié le raid israélien, affirmant que le convoi était "une opération terroriste".

Briser le blocus "par tous les moyens"

Jeudi matin, Israël a rejeté la résolution du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies approuvant la mise en place d'une "mission d'enquête internationale" sur le raid. Cette instance n'a aucune "autorité morale", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor. De son côté, Washington a indiqué mercredi que l'Etat hébreu devait mener lui-même l'enquête "crédible et impartiale" exigée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour éclaircir les conditions de l'assaut et de la mort d'au moins neuf activistes. "Nous pensons qu'Israël est le mieux placé pour diriger cette enquête", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.

Le vice-président américain, Joe Biden, a, lui, réaffirmé le droit d'Israël à intercepter des navires au large de Gaza et à "protéger ses intérêts" "pour des raisons de sécurité". Il a indiqué que le sort des Gazaouis "préoccupait" les Etats-Unis, allié traditionnel d'Israël.

Au cours d'une réunion extraordinaire au Caire mercredi soir, la Ligue arabe a annoncé sa décision de "briser" le blocus israélien imposé à la bande de Gaza "par tous les moyens". En coordination avec la Turquie, les pays arabes devraient demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter une résolution contraignant Israël à lever ce siège.

Par ailleurs, un autre navire chargé d'aide humanitaire, le Rachel Corrie, avec à son bord une quinzaine de personnes se présentant comme des pacifistes, est en route vers Gaza. "Le bateau serait entre Chypre et la Lybie, et son arrivée serait prévue samedi, indique Gallagher Fenwick. Il y a beaucoup de nervosité ici de peur que le scénario ne se répète."