logo

BP va tester une nouvelle technique pour endiguer la fuite de pétrole

Après l'échec, ce week-end, de la tentative de colmatage du puits du pétrole dans le golfe du Mexique par la technique dite du "Top kill", la compagnie pétrolière britannique BP annonce travailler à une nouvelle approche.

AFP - BP mettait au point dimanche une nouvelle méthode pour arrêter la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique, après l'échec d'une tentative de colmatage du gisement samedi, alors que les Etats-Unis assistent "probablement à la pire catastrophe écologique" de leur histoire.

"Nous sommes déçus" par l'échec de la tentative de colmatage de la fuite, a assuré Bob Dudley, le directeur général de BP, sur CNN dimanche. "Nous n'avons pas été en mesure de maîtriser l'écoulement du puits. Le flot était trop important. Nous n'avons pas été capables de renverser la pression" et de dompter le gisement de pétrole et de gaz.

Cette option, hautement délicate et sans précédent à cette profondeur (1.500 mètres), consistait à envoyer dans le puits un mélange d'eau et de matières solides. Une fois le flux de pétrole stoppé grâce à cette "boue", il s'agissait de cimenter la source.

Juste après l'annonce de l'échec, le président Barack Obama a qualifié ce nouveau revers de "navrant" et de "déchirant".

Selon des experts mandatés par l'administration américaine, le pétrole s'est répandu dans le golfe du Mexique à un rythme de 2 à 3 millions de litres par jour depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, le 22 avril.

Et pour Carol Browner, conseillère de M. Obama pour les questions environnementales, qui s'exprimait dimanche sur NBC, la marée noire est "probablement la pire catastrophe écologique" qu'aient dû affronter les Etats-Unis.

"C'est sans aucun doute la pire marée noire" de l'histoire du pays, a ajouté Mme Browner.

C'est avec cette nervosité en toile de fond que BP, le groupe pétrolier qui exploitait la plateforme Deepwater Horizon, a annoncé qu'il travaillait à une nouvelle approche pour stopper la fuite.

Tous les espoirs se portent désormais sur l'installation d'un dispositif prévoyant de sectionner les pipelines endommagés et d'y ajuster une structure permettant de capturer le pétrole puis de le siphonner jusqu'à un navire en surface.

"Ce dispositif n'est pas sans risque et n'a jamais été expérimenté auparavant à cette profondeur" de 1.500 mètres, a rappelé Barack Obama.

Cette nouvelle approche ressemble fort à celle que BP avait tenté fin mai avec le couvercle de confinement qui n'avait pu fonctionner à cause de la formation de cristaux de glace sous l'effet du gaz et l'eau.

"Si nous pouvons contenir le flot du puits entre maintenant et le mois d'août et l'extraire de l'océan, ce serait une issue positive. Ensuite, si nous parvenons à totalement arrêter la fuite grâce à un puits secondaire, ce serait également une bonne nouvelle", a expliqué Bob Dudley de BP sur CNN.

Le groupe pétrolier place son espoir dans la construction de puits secondaires qui seront prêts en août pour définitivement boucher la fuite.

Sur place, en Louisiane (sud), l'Etat le plus touché par la catastrophe, la colère l'a cédé à l'abattement.

Billy Nungesser, le président du comté (paroisse) de Plaquemines, au sud de La Nouvelle-Orléans, a dit sur CNN dimanche que la nouvelle de l'échec de la tentative de cimentation samedi l'avait "anéanti".

Il a dit n'avoir que peu d'espoir dans la nouvelle tentative de colmatage, et mise avant tout sur l'installation des "puits secondaires".