logo

Un nouveau scandale de remboursements indus a contraint un membre du gouvernement Cameron, le secrétaire d'État au Trésor David Laws, à démissionner samedi. Une affaire similaire avait éclaté au Royaume-Uni l'été dernier.

AFP - Un important ministre libéral-démocrate du nouveau gouvernement britannique dirigé par les conservateurs a annoncé samedi sa démission, après que le quotidien Daily Telegraph eut révélé qu'il avait indûment perçu plus de 40.000 livres (47.100 euros) en notes de frais.

"Je ne sais pas comment je pourrais continuer mon travail crucial sur le budget et le contrôle des dépenses alors que je suis confronté aux conséquences privées et publiques des récentes révélations", a déclaré le secrétaire d'Etat au Trésor David Laws qui fait figure de numéro deux au ministère des Finances.

David Laws, a-t-on indiqué dimanche soir au 1O Downing Street, sera remplacé au secrétariat d'Etat au Trésor par George Osbornes, un autre membre du parti libéral démocrate.

Ces révélations et cette démission sont embarrassantes pour le chef du nouveau gouvernement de coalition, le conservateur David Cameron, qui a promis d'assainir la politique, après le vaste scandale de l'été dernier sur les notes de frais indûment réclamées par des parlementaires.

Le Daily Telegraph avait révélé vendredi que M. Laws, un ancien banquier devenu millionnaire, avait indûment perçu plus de 40.000 livres (47.100 euros) en notes de frais. Le ministre avait dû présenter ses excuses le soir même, avant de finalement démissionner.

M. Laws a perçu en tant que député ces indemnités réclamées pour des chambres louées dans des maisons appartenant à son compagnon, en contradiction avec une loi qui interdit depuis 2006 aux parlementaires "de louer un logement auprès d'un conjoint".

Le ministre a reconnu avoir réclamé pendant huit ans, entre 2001 et 2009, des indemnités - s'élevant jusqu'à 950 livres par mois selon le Telegraph - pour des chambres louées dans deux propriétés de son compagnon James Lundie.

Il s'est justifié en disant n'avoir cherché qu'à préserver le secret sur sa sexualité et sa relation avec M. Lundie, un secret qui aurait été brisé s'il avait réclamé les indemnités auxquelles un parlementaire en couple a droit.

Il a de plus assuré qu'il ne pensait pas violer la loi car M. Lundie et lui ne vivaient pas comme deux conjoints.

"J'ai entamé une relation avec James Lundie vers 2001. Notre relation a été ignorée de nos deux familles et de nos amis pendant tout ce temps", a expliqué dans un communiqué M. Laws, l'un des cinq ministres libéraux-démocrates du gouvernement.

"A aucun moment, ne me suis-je senti en violation des règles qui depuis 2009 définissent le compagnon comme +le membre d'un couple qui, bien que non marié ou non engagé dans un partenariat civil, vit ensemble et se considère comme conjoints+", a-t-il déclaré.

"Bien que nous vivions ensemble, nous ne considérions pas comme conjoints, par exemple nous ne partagions pas nos comptes bancaires et nous avions des vies sociales séparées", a-t-il indiqué.

Le scandale provoqué par la révélation des notes de frais abusives des parlementaires avait ébranlé la chambre des Communes et la chambre des Lords en 2009.

Un audit indépendant avait révélé que plus de la moitié des députés britanniques de la précédente législature --390 sur 646-- avaient commis des irrégularités dans leurs notes de frais et devraient rembourser plus d'un million d'euros au total.

Certains élus n'avaient pas hésité à demander le remboursement de boîtes d'allumettes, de nourriture pour chien, de téléviseurs à écran plat... Plusieurs d'entre eux avaient été défrayés pour des prêts immobiliers inexistants ou des résidences qu'ils n'occupaient pas.