
Le président américain doit rencontrer les autorités locales qui affirment qu'il est encore trop tôt pour juger du succès de l'opération ayant permis, hier, de colmater la fuite de la plateforme BP.
Le président Barack Obama est arrivé vendredi en Louisiane (sud) pour observer la lutte contre la marée noire, alors que les autorités ont averti qu'il était trop tôt pour crier victoire après le colmatage de la fuite de pétrole par BP.
La catastrophe dans le golfe du Mexique constitue la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, a reconnu M. Obama lors d'une conférence de presse jeudi.
Lors de sa visite sur place, prévue pour durer environ trois heures vendredi, le président devrait notamment s'entretenir avec le chef des garde-côtes coordonnant les opérations, l'amiral Thad Allen, et faire une déclaration à la presse, selon son programme officiel.
Une facture de 930 millions de dollars
Vendredi, le groupe britannique BP a indiqué que la marée noire lui avait déjà coûté environ 930 millions de dollars, soit plus de 750 millions d'euros, en incluant les frais de confinement et de nettoyage, les sommes versées aux Etats côtiers, les dommages déjà remboursés et les opérations pour tenter de colmater la fuite.
BP a cependant ajouté qu'il était "trop tôt pour quantifier les autres coûts potentiels et les responsabilités associés à l'incident".
Par ailleurs, la directrice de l'Agence américaine de l'Environnement (EPA), Lisa Jackson, a annoncé devant le Congrès que BP utilisait désormais moins de produits chimiques pour disperser le pétrole.
La semaine dernière, l'EPA et les garde-côtes avaient exigé que BP utilise des dispersants moins toxiques et "cet ordre a donné des résultats", a dit Mme Jackson.
Succès toujours incertain pour les opérations de colmatage
Le pétrole a cessé jeudi de s'écouler dans le golfe du Mexique grâce à une opération de colmatage de la fuite. L'interruption du flux était d'autant plus pressante que le pétrole s'est répandu à un rythme de 2 à 3 millions de litres par jour depuis plus de cinq semaines, selon une nouvelle estimation fournie par un groupe d'experts mandaté par l'administration américaine, soit un rythme trois à quatre fois supérieur à ce qui avait été estimé jusqu'ici.
Les équipes d'intervention "sont parvenues à stabiliser la tête du puits, ils ont injecté des liquides à l'intérieur. Ils ont arrêté l'échappement d'hydrocarbures", a affirmé l'amiral Allen qui a toutefois pris soin de préciser que "cela ne signifie pas que l'exercice est terminé".
L'opération consistant à injecter depuis un bateau en surface une solution faite d'eau et de matières solides dans deux conduits qui mènent à la valve anti-explosion du puits, puis de le sceller avec du ciment, durera encore au moins 24 heures et peut-être plus longtemps, a indiqué jeudi soir un responsable de BP, Doug Suttles, précisant que tout se passait "comme prévu".
Cette opération est considérée comme le premier vrai succès enregistré par le groupe britannique depuis le naufrage de sa plateforme à l'origine de la catastrophe, le 22 avril.