logo

Selon des réfugiés nords-coréens, Pyongyang met son armée sur le pied de guerre

Les services secrets sud-coréens vérifient une information de réfugiés du Nord qui indiquent que Pyongyang a décidé de mettre son armée en état d'alerte après avoir été accusé d'avoir coulé un navire de guerre sud-coréen.

AFP - Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Il a placé son armée en état d'alerte alors que Séoul a menacé de "faire payer le prix" à la Corée du Nord, accusée d'avoir coulé un navire de guerre sud-coréen, selon des transfuges nord-coréens.

L'ordre a été donné jeudi dernier, le jour où les conclusions d'une enquête internationale mettant directement en cause le Nord ont été rendues publiques, a assuré un groupe de transfuges nord-coréens basés en Corée du Sud, le North Korea Intellectual Solidarity (NKIS).

Les services secrets sud-coréens ont indiqué qu'ils vérifiaient l'information.

Selon NKIS, le vice-ministre nord-coréen en charge de la défense nationale, O Kuk-Ryol, a annoncé à la radio que Kim Jong-Il avait placé l'armée en état d'alerte.

"L'Amérique et la Corée du Sud cherchent à se venger en nous impliquant dans l'incident du Cheonan. C'est une conspiration de l'Amérique, du Japon et de la Corée du Sud pour nous isoler et nous tuer", a déclaré le vice-ministre, selon une source citée par NKIS.

Selon cette source, le parti unique au pouvoir, le parti des Travailleurs coréens, a donné l'ordre aux organisations civiles, également placées en alerte, d'organiser d'immenses manifestations sous le slogan "Revanche pour revanche, guerre pour guerre".

Les personnels de sécurité et les réservistes ont également reçu l'ordre de revêtir leurs uniformes.

La Corée du Sud a promis lundi de "faire payer" à Pyongyang "le prix" du naufrage de sa corvette Cheonan en demandant de nouvelles sanctions à l'ONU et en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin.

Ces mesures qui vont fortement peser sur une économie aux abois devrait représenter des centaines de millions de dollars de pertes pour la Corée du Nord, la Corée du Sud affichant un excédent commercial de 333 millions de dollars avec le Nord, selon un institut de recherches sud-coréen.

"Les sanctions devraient avoir de sévères effets sur le gouvernement nord-coréen", a estimé le Korea Development Institute.

Le président sud-coréen Lee Myung-Bak a annoncé lundi la suspension de tous les échanges commerciaux avec le Nord. L'aide humanitaire pour les enfants sera cependant maintenue ainsi que le fonctionnement du complexe industriel de Kaesong, situé au nord mais financé par Séoul.

Le Sud va également fermer aux navires marchands nord-coréens les couloirs de navigation du Sud.

Une enquête internationale sur la cause du naufrage qui a entraîné la mort de 46 marins, le 26 mars au large de l'île de Baengnyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, a conclu jeudi à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen.

La Corée du Nord, qui nie toute implication, a pour sa part a accusé Séoul d'avoir "fabriqué" des preuves et affirmé que les deux pays étaient désormais "proches de la guerre".