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Retour à la normale dans les rues de Bangkok

Réouverture des écoles, de la Bourse, des banques... Les activités reprennent ce lundi à Bangkok après les émeutes de la semaine dernière. Il ne reste plus de traces du campement des "chemises rouges" qui occupaient le centre depuis six semaines.

AFP - L'activité a repris lundi dans le centre de Bangkok avec la réouverture de la Bourse, des écoles, banques et services publics fermés pendant les émeutes sanglantes de la semaine dernière, au paroxysme d'une longue crise qui va faire perdre 1,5 point du PIB annuel.

Comme annoncé dimanche par le Premier ministre Abhisit Vejjajiva et après le grand nettoyage de la ville ce week-end, toutes les rues ont été rouvertes à la circulation qui a retrouvé sa densité habituelle et la majorité des barrages des forces de sécurité ont été démantelés.

Dans la ville encore sous le choc après l'assaut mercredi de l'armée contre les "chemises rouges" et les émeutes qui ont suivi, il ne restait plus de traces visibles du campement des manifestants antigouvernementaux qui occupaient le centre de Bangkok depuis six semaines pour réclamer la démission d'Abhisit.

La Bourse, qui avait suspendu ses opérations mercredi, a rouvert en baisse de 0,7%.

Symbole de l'insolent boom économique de la Thaïlande dont les "rouges" s'estiment privés, la Bourse fait partie de la trentaine de bâtiments brûlés lors des violences de mercredi qui au total ont fait 16 morts et une centaine de blessés. Les opérations ont repris dans un autre bâtiment.

Les écoles de Bangkok, qui avaient reporté la rentrée scolaire d'une semaine par rapport à la province, ont également ouvert. De même que les services publics et les banques restés fermés durant ces journées.

Les salariés des entreprises du centre-ville qui avaient été évacués ont réintégré leurs locaux et finissaient de remettre en marche les différents services.

Entre le début en mars des manifestations des "chemises rouges" et la dispersion par la force du mouvement mercredi dernier, 86 personnes au moins ont été tuées et quelque 1.900 blessées.

Cette crise politique va faire perdre 1,5 point de pourcentage du Produit intérieur brut par rapport aux prévisions, selon des experts.

"L'impact a été très important (...) et a touché 1,5 point de pourcentage du PIB de la Thaïlande", a déclaré le secrétaire général du Département pour le développement économique et social (NESDB, gouvernemental), Amphon Kittiamphon.

La crise est survenue alors que le taux de croissance au premier trimestre a atteint 12% car "l'ensemble de l'économie, exportations, consommation et investissements privés, ont bien marché", a également annoncé M. Amphon.

Les "chemises rouges", masses rurales et classes populaires des environs de la capitale, reprochent aux élites de Bangkok gravitant autour du Palais royal de ne pas partager les fruits de la croissance économique.