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Biarritz défie le Stade Toulousain en finale de la Coupe d'Europe

Samedi, le Stade de France accueille Toulouse et Biarritz, avec pour enjeu le titre européen. Il s'agit de la troisième finale franco-française de l'histoire de la H-Cup après Toulouse-Perpignan en 2003 et Toulouse-Stade Français en 2005.

REUTERS - Tous les amateurs de rugby, de France, d'Europe et même de l'hémisphère sud espèrent que la finale de la Coupe d'Europe Toulouse-Biarritz sera samedi une fête du French flair dans un Stade de France ensoleillé.

Serge Blanco se pourlèche les babines devant ce duel qui fera de 2010 une année du rugby français après le Grand Chelem dans le Tournoi des Six Nations et avant, peut-être, la victoire de Toulon sur Cardiff en Challenge européen.

"Je suis heureux. Si j'étais encore président de la Ligue, je pousserais un grand cocorico et je serais fier parce que notre championnat est mis en valeur", dit l'ancien arrière international et président du Biarritz Olympique.

René Bouscatel, président du Stade Toulousain, reconnaît qu'une "finale contre un club étranger aurait été plus naturelle dans l'esprit de cette Coupe".

"Je dirais même plus sexy", ajoute-t-il, "mais disputer une finale contre Biarritz n'est pas non plus pour nous déplaire."

"C'est une grande équipe. Nous nous connaissons, nous nous apprécions et nous nous respectons. Il y a donc tous les ingrédients pour un grand match, disputé dans l'esprit du grand rugby."

De là à dire que cette troisième finale franco-française après les Toulouse-Perpignan de 2003 et Toulouse-Stade Français de 2005 va donner lieu à un festival d'essais, il y a un pas que les acteurs de ce match se refusent à franchir.

Guy Novès, manager du Stade Toulousain, qui chasse son quatrième titre européen en six finales, et vient d'être élu entraîneur du "XV de rêve" de l'ERC pour les 15 ans de la compétition, bougonne comme d'habitude quand on lui vante les qualités de ses trois-quarts.

"C'est vrai qu'ils ont marqué deux essais contre le Leinster mais ils ont surtout fini le formidable travail de nos avants, particulièrement en mêlée", dit-il.

"Travaux d'Hercule"

Jérôme Thion, capitaine de Biarritz, pense que le match "va se jouer sur la discipline".

"Sachant qu'on a M. (Wayne) Barnes au milieu qui est très à cheval sur le jeu au sol (...) je pense que véritablement le match ira à l'équipe qui fait le moins de fautes", ajoute-t-il.

Les feuilles de score des demi-finales soutiennent la prédiction du deuxième ligne international.

David Skrela a marqué quatre pénalités (plus un essai et deux transformation) lors de la victoire 26-16 de Toulouse sur le lLeinster. Tous les points de la victoire 18-7 de Biarritz sur le Munster sont venus de six pénalités de Dimitri Yachvili.

A chercher d'autres facteurs décisifs de la rencontre, on en vient à la forme physique et à la fraîcheur des deux équipes.

Biarritz pourrait avoir, là, un avantage car ses joueurs exclus des phases finales du Top 14 ont eu trois semaines pour se remettre de leur demi-finale alors que Toulouse bataillait en playoff et en demi-finale du Top 14.

"Nous serons prêts, même s'il faut admettre que nous avons, cette saison encore, été condamnés à des travaux herculéens", n'en promet pas moins René Bouscatel.

"Une quatrième victoire en H Cup serait un exploit mais l'équipe a été formatée pour le réaliser. Vu de l'intérieur, je peux vous dire que le groupe est prêt pour y parvenir. Il est super motivé", ajoute-t-il.

Motivés, les Biarrots le sont aussi, bien sûr. Une victoire leur donnerait leur premier titre européen, qu'il n'avait pu arracher en 2006, battus 23-19 par le Munster, au Millennium Stadium de Cardiff.

Cette année-là, ils avaient écrasé le Stade Toulousain 40-13 en finale du Top 14.

Cette saison, les deux équipes sont restées maîtresses chez elles en Top 14. Toulouse a gagné le match aller 23-3 et Biarritz a pris sa revanche 26-20 en mars.