
Mohamed El-Baradeï, l’ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a estimé sur FRANCE 24 que la décision iranienne, d'échanger du combustible nucléaire en Turquie, était à même de restaurer la confiance et d'apaiser la crise.
L’accord donné par Téhéran pour l'échange en Turquie d'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible "pourrait relancer les négociations" avec les grandes puissances, a déclaré à FRANCE 24, Mohamed El-Baradeï, l’ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Confiance
"Je crois qu’il s’agit d’un bon accord (…). J’ai toujours dit que la résolution du dossier iranien passait par l’instauration d’un climat de confiance", poursuit El-Baradeï, interrogé dans le cadre d’une visite à Yaoundé au Cameroun.
"Délocaliser la moitié ou plus de la moitié du matériel nucléaire iranien est une mesure qui pourrait restaurer la confiance et apaiser la crise, et qui permettraient aux États-Unis et à l’Occident de négocier", affirme l’Égyptien.
La signature, lundi, de l’accord sur l'enrichissement d'uranium entre l'Iran le Brésil et la Turquie a été accueillie avec scepticisme par la communauté internationale. Les Occidentaux veulent maintenir la pression sur Téhéran pour coopérer avec les Nations unies au sujet de son programme nucléaire. L'accord "ne répond que partiellement aux questions qu'ils [l'AIEA] ont soulevées", a pour sa part jugé la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton.
Négociation globale
Mardi, les États-Unis ont annoncé avoir trouvé un accord avec les grandes puissances, dont la Chine et la Russie sur un projet de nouvelles résolutions de sanctions onusiennes contre l'Iran. Or, selon El-Baradeï, la négociation est le seul moyen d’obtenir la coopération de l’Iran. "Nous attendions cet accord pour qu’il impulse une négociation globale avec les Iraniens, et pour moi, c’est le seul moyen d’y arriver", déclare t-il.
"Le régime iranien est prêt à discuter, et je sais que Barack Obama est prêt à discuter. Je me base sur mes entretiens, il y a quelques mois, avec ces deux chefs d’État. Bien sûr, aucune partie ne veut céder du terrain avant les négociations, mais je crois que les deux sont déterminés à négocier. Et je crois qu’avec cet accord, les conditions sont réunies pour s’engager dans des négociations globales", conclut l’ancien patron de l’AIEA.