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Rina Bovrisse, trop moche pour Prada...

, correspondante au Japon – Le procès intenté par Rina Bovrisse à Prada Japon s’est ouvert, ce vendredi, à Tokyo. Il y a quelques mois, cette Japonaise de 36 ans avait été licenciée par la marque italienne pour sa prétendue laideur.

Rina Bovrisse n'aura travaillé que six mois pour Prada Japon. L'affaire qui lui vaut aujourd'hui de traîner la célèbre marque italienne devant les tribunaux a débuté à l'automne dernier par un avertissement de son employeur.

"Le 29 septembre, on m'a appelée dans une salle de réunion. Le responsable des ressources humaines m'a dit que j'allais recevoir un avertissement, parce que je devais changer de coiffure, perdre du poids, et parce que je n'avais pas le look Prada", raconte la jeune femme. "Il y a eu un moment de silence puis, lorsque j'ai demandé s'il n'était pas déplacé, pour un directeur des ressources humaines, de dire des choses pareilles, il m'a répondu : 'J'ai déjà licencié une chef de boutique Miu Miu parce qu'elle avait de vilaines dents !'"

Harcèlement

Alors à la tête des relations clients de Prada et de Miu Miu, sa fililale pour le Japon, Rina alerte le siège milanais du groupe sur ces pratiques qu'elle estime discriminatoires, allant jusqu'à invoquer le harcèlement. Elle sera licenciée quelques jours plus tard. Rina décide alors de saisir la justice et réclame l'annulation de son licenciement, de l'argent, ainsi que des excuses de la part de Prada.

Les demandes d’interview de France 24 auprès de Prada Japon sont restées lettre morte.

Avocat spécialisé dans le droit du travail chez TMI Associates, Motoi Fujii explique que ce genre de cas est extrêmement rare et que l'apparence physique ne peut être utilisée comme motif de licenciement. "Une entreprise ne peut pas demander à ses employés de maigrir ou de s’embellir, même dans le secteur de l’industrie du luxe", insiste celui-ci. Le procès pourrait durer deux ans.

Tags: Mode, Justice, Japon,