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"Les fermetures d'aéroports pourraient durer encore des semaines"

Président du Musée de l'air et de l'espace du Bourget, ex-pilote d'Air France, Gérard Feldzer explique à France24.com que le trafic aérien européen pourrait être durablement affecté par le nuage de cendres issu du volcan islandais.

France24.com : Combien de temps encore le nuage de cendres va-t-il perturber l'activité aéroportuaire en Europe ?

Gérard Feldzer : Personne ne peut répondre à cette question. Il va dorénavant falloir s’habituer à vivre en temps réel et à s’adapter à la nature. Les fermetures d’aéroports sont bien évidemment justifiées. Le nuage se déplace de manière aléatoire, poussé par des vents contraires. Hier, les aéroports étaient ouverts parce que le nuage s’éloignait vers l’Atlantique Nord. Aujourd’hui, sa trajectoire change à nouveau, et l’Espagne n’a pas d’autre choix que de fermer ses aéroports pour la sécurité de tous les passagers. Demain, la France pourrait faire de même. Je serais bien incapable de prédire la réouverture définitive de l’espace aérien européen. Cela peut durer encore plusieurs semaines….

 Pourquoi ce volcan pose-t-il autant de problèmes ?

G. F. : Tout simplement parce que nous sommes dans l’axe des vents dominants qui pousse ses cendres en direction de l’Europe. D’autres éruptions volcaniques, en Europe ou dans le monde, ne nous posent aucun problème.

Le nuage de cendres est-il toujours aussi menaçant pour les avions ?

G. F. : Oui, les cendres sont un danger redoutable pour les réacteurs d’avions, si petites soient-elles. Je compare souvent le phénomène à une énorme baleine qui avalerait une grande quantité de plancton sans s’en rendre compte, dont l'accumulation invisible formerait une masse qui finirait par tuer le mammifère. C’est la même chose pour un avion : l’accumulation de cendres forme une sorte de bouillie qui finit par obstruer les réacteurs de l’appareil et l’empêche de voler…