Le retour tant attendu de Michael Schumacher sur les circuits est-il déjà un échec ? Après quatre Grands Prix disputés, l'Allemand se classe 10e du championnat des pilotes. Mais en Espagne ce week-end, Schumi espère faire taire les critiques.
L’effervescence de son come-back fracassant retombée, Michael Schumacher peine à retrouver son panache d’antan face à de jeunes loups simplement meilleurs que lui sur l’asphalte. "Comme un match entre le grand Real Madrid de 1960 et le FC Barcelone de 2010", relevait Richard Williams, journaliste au quotidien britannique "The Guardian", pour illustrer la passe d’armes entre l’Allemand et Lewis Hamilton lors du Grand Prix de Chine.
A l’issue de la course, un journaliste chinois avait demandé à Hamilton ce qu'il avait ressenti en dépassant le septuple champion du monde. Réponse de l’intéressé : "C'est aussi excitant que de dépasser un autre pilote”. Un affront cinglant pour l'ex-baron rouge, qui pensait encore pouvoir rivaliser avec les meilleurs pilotes du moment.
Même en Allemagne, où Michael a été élevé au rang de superstar, l’heure n’est plus à la "Schumi-mania", bien au contraire. Son agent Willi Weber a confié au quotidien Bild que "la commercialisation [auprès des annonceurs] ne se déroule pas comme je l'avais espéré, c'est plutôt très modéré, il y a une certaine 'Schumi-lassitude'".
Parmi les responsables de cette situation, Weber cite le jeune Allemand Sebastian Vettel. Plus jeune, mais aussi et surtout plus efficace (il est 5e au classement, alors que Schumacher est 10e), le pilote Red Bull lui aurait volé la vedette. Autre explication : une baisse d'intérêt pour la F1 en général, qu’il illustre de façon pour le moins parlante : "Aujourd'hui, il est plus facile de trouver une vierge de 50 ans qu'un sponsor pour la F1"…
L’Espagne comme nouveau départ ?
Ancien mentor de Schumacher, Flavio Briatore doute également de sa capacité à rebondir après ses quatre échecs."Je ne sais pas s’il va récupérer. Je pense que la concurrence est redoutable. Il a pris la décision de revenir sans penser qu’en quatre ans, les voitures et les pneumatiques avaient autant changé", a déclaré le flamboyant Briatore au site Autosport.
Pourtant s’il y en a un qui ne doute pas, c’est bien Schumi lui-même. "Je ne reviens pas pour avoir une belle histoire dans les médias ou pour y être critiqué. Je reviens parce que j'adore piloter. C'est pour ça que je suis là. Je me sens sur le bon chemin. Les choses s'amélioreront", assurait-il jeudi avant de s’élancer sur le circuit de Barcelone, un Grand Prix qu’il a déjà remporté à quatre reprises (de 2001 à 2004).
Schumacher relativise également le niveau des pilotes actuels. Bien que "très élevé", il n'est, pour lui, "pas plus haut" qu'aux débuts de Fernando Alonso ou au temps de Mika Hakkinen. "Ils étaient à ce niveau. Mais il y a aujourd'hui plus de voitures de même niveau en haut du panier, et les meilleurs pilotes sont dedans. Donc il y a un plus haut niveau de compétition", analyse celui-ci.
Lors des premiers essais du Grand Prix d’Espagne, Schumi a signé le 3e meilleur temps devant les McLaren d’Hamilton et de Jenson Button. De quoi faire taire les critiques ? Seul un podium y parviendra.