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La Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de Suu Kyi, avait décidé de boycotter les législatives et a pour cette raison été automatiquement dissoute par la junte. D'ex-cadres du parti ont décidé de créer une nouvelle formation politique.

AFP - D'ex-cadres du parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, dissous après son refus de participer aux prochaines élections législatives, ont décidé de créer une nouvelle formation politique, a annoncé l'un d'entre eux à l'AFP.

"Nous avons pris la décision de former un parti politique", a déclaré Khin Maung Swe, ex-membre du comité central exécutif de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

"Nous devons attendre la réponse des ex-membres de la LND dans les autres Etats du pays mais j'espère que nous pourrons nous enregistrer ce mois- ci".

Khin Maung Swe a précisé que le nom du parti n'avait pas encore été choisi et que sa participation aux élections n'était pas tranchée.

La LND avait annoncé le 29 mars qu'elle boycottait les élections législatives, les premières depuis 20 ans. Une participation l'aurait obligé à exclure de ses instances la lauréate du prix Nobel de la paix, en résidence surveillée, ce à quoi elle s'est refusée.

Faute d'être inscrite pour le scrutin, la LND a été automatiquement dissoute par la junte.

Au total, quelque 25 ex-membres de la LND ont décidé de créer cette nouvelle formation de l'opposition. D'intenses débats ont eu lieu au sein de la LND autour de son boycottage, que Mme Suu Kyi avait elle-même préconisé.

Contacté par l'AFP, Nyan Win, porte-parole de la LND, a estimé vendredi que la décision de créer un autre parti relevait du "choix personnel" de Khin Maung Swe et de ses partenaires. "Mais ils devraient obéir formellement à la décision unanime de la LND" de boycotter les élections.

Certains analystes craignaient ces derniers jours qu'une telle initiative ne conduise à une scission de la LND, et provoque des dissensions majeures au sein d'une opposition déjà affaiblie.

"Je crois aux partis politiques, je soutiens ceux qui veulent travailler pour le peuple et je considère que les partis politiques doivent exister", a expliqué Khin Maung Swe.

"La LND est finie mais nous poursuivrons son travail inachevé en lui conservant notre fidélité ainsi qu'à Aung San Suu Kyi, même si personne ne nous a désignés".

"Notre politique est d'avancer vers une véritable démocratie, à travers le libéralisme social. Notre programme économique est l'établissement d'une économie de marché mixte", a-t-il précisé.

L'ex-membre du comité central exécutif, par ailleurs porte-parole de la LND, avait indiqué depuis plusieurs jours qu'il envisageait de former un nouveau parti avec d'autres compagnons de lutte.

Le scrutin est attendu fin octobre ou début novembre. La communauté internationale a déjà indiqué qu'elle n'accordait aucune crédibilité au scrutin sans la participation des prisonniers politiques et, notamment, d'Aung San Suu Kyi.