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Le Parlement adopte le plan d'austérité du gouvernement

Le Parlement grec a adopté ce jeudi le plan d'austérité élaboré par le gouvernement de Georges Papandréou. De nouvelles manifestations pour protester contre son entrée en vigueur se sont déroulées en fin d'après-midi.

La Parlement grec a donné son feu vert au plan d’austérité concocté par le gouvernement du socialiste Georges Papandreou ce jeudi, alors que des milliers de manifestants protestaient à nouveau - mais dans le calme cette fois - contre cette politique, synonyme de trois ans de vache maigre.

Le plan a été adopté par 172 voix contre 121. L’opposition de droite, les communistes et la gauche radicale ont voté contre. Quatre députés - trois socialistes et une conservatrice - ont été radiés de leur parti pour ne pas avoir suivi la consigne de vote.

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Le Parlement adopte le plan d'austérité du gouvernement

Avant le scrutin, le Premier ministre avait défendu son plan, "seul moyen d’échapper à la banqueroute". "C’est l’avenir de la Grèce qui est en jeu. L’économie, la démocratie, la cohésion sociale sont mises à l’épreuve", a-t-il déclaré, ajoutant que le pays "travaillera dur pour que le problème grec d’aujourd’hui devienne le miracle grec de demain".

Le projet de loi, "projet sur les mesures pour l’application du mécanisme de soutien de l’économie grecque par les pays membres de la zone euro et du Fonds monétaire international [FMI]" de son vrai nom, est la contrepartie d’une aide de 110 milliards d’euros accordée à la Grèce par l’Union européenne et par le FMI. Ce plan draconien vise à assainir les finances catastrophiques du pays et à endiguer une dette abyssale qui s'élève à plus de 300 milliards d’euros. 

Hausse des taxes, baisse des salaires

La population grecque devrait être frappée de plein fouet par une baisse des salaires et des retraites, ainsi que par une hausse conséquente des taxes. "Ces mesures d’austérité sont les plus injustes et les plus dures de l’histoire de la Grèce", s’était insurgée dimanche la grande centrale syndicale grecque du secteur privé, GSEE, après l’annonce des mesures d’austérité par le gouvernement.

Aucun secteur, ou presque, n’est épargné par la cure d’austérité. Le plan prévoit d'imposer des taxes spéciales sur le carburant, l’électricité, l’alcool, les produits de luxe, les jeux d’argent…La TVA, qui avait déjà augmenté récemment, devrait encore  grimper d’un à deux points. Les 13e et 14e mois des fonctionnaires et des retraités de la fonction publique devraient être supprimés, et les primes sérieusement amputées. Le plan concocté par le gouvernement s’accompagne enfin d’une réforme des retraites prévoyant un allongement de la durée de cotisation des actifs.

Quelque 5 000 manifestants, massés devant le Parlement ce jeudi, ont été dispersés par la police deux heures après le début du rassemblement. Ils avaient déroulé un long ruban noir devant le bâtiment, en hommage aux trois personnes décédées hier en marge des manifestations dans une banque incendiée par des cocktails Molotov. Il s'agissait des protestations les plus violentes qu’ait connues la Grèce depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en octobre dernier. Manifestants et policiers se sont brutalement affrontés, plusieurs commerces et bâtiments publics ont été incendiés.

Les bourses toujours inquiètes

Jeudi, les principaux syndicats grecs ont appelé leurs membres à se rassembler devant le Parlement, se disant "déterminés à poursuivre et à étendre leur lutte", tout en condamnant les actes de violence. Le Front syndical communiste a, de son côté, rassemblé quelque 6 000 manifestants sur une autre place d’Athènes.

En dépit de l’annonce du déblocage d’une aide européenne et du vote du plan de rigueur par le Parlement grec, les bourses européennes n’ont cessé de chuter depuis le début de la semaine. Sérieusement ébranlé par la crise grecque, l’euro est tombé jeudi sous les 1,26 dollar, son niveau le plus bas depuis mars 2009.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a tenté de rassurer les marchés financiers en faisant part de sa "confiance à toute épreuve dans la cohésion de la zone euro". Une déclaration qui n'a pas empêché les Bourses de Madrid, Londres, Paris et Milan de clôturer une nouvelle fois en forte baisse, l’indice vedette milanais, le FTSE Mib, dévissant même de près de 5 %. Dans leur sillage, Wall Street s'est effondré avant de se reprendre légèrement et la Bourse de Tokyo a fermé en très nette baisse.