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Didier Deschamps, une machine à gagner

Sacré champion de France après sa victoire face à Rennes mercredi, l'Olympique de Marseille exulte. Son entraîneur, Didier Deschamps, a réussi son pari. Portrait du principal artisan de la victoire des Phocéens.

Comme un symbole, celui qui souleva sous les couleurs marseillaises la première coupe d’Europe jamais gagnée par un club français est de nouveau associé à la gloire de l’Olympique de Marseille. Il a fallu une saison pour Didier Deschamps, 41 ans, pour redorer le blason d’un club sevré de titre de champion de France depuis 1992.

L'OM champion, Marseille chavire de bonheur
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"Il a réussi le plus difficile en revenant à Marseille, la ville où il avait gagné un titre majeur [la Ligue des Champions, NDLR], pour de nouveau remporter deux titres. C’est quelque chose de sensationnel, qui mesure toute la grandeur et la compétence de Didier", déclare à FRANCE 24 Guy Stephan, entraîneur adjoint de l’OM. Partout où il est passé, que ce soit en tant que joueur ou en tant que coach, il a gagné."

Un retour agité
Malgré son glorieux passé à l’OM, le retour du Basque dans la cité phocéenne n'a pourtant pas été des plus simples. Jusqu’alors consultant vedette chez Canal +, il débarque début juin dans un club vice-champion de France encore secoué par le départ rocambolesque de l'entraîneur belge Éric Gerets. Une succession risquée tant l’éviction de son très populaire prédécesseur fut mal accueillie par les Marseillais. Mais Deschamps, qui n’a plus entraîné depuis son départ de la Juventus de Turin en 2007 n’est pas au bout de ses peines. Pape Diouf, l’homme qui l’avait recruté est évincé à la mi-juin. Il est remplacé à la tête du club par l’ex-directeur de l'information de la chaîne TF1, Jean-Claude Dassier. Le 4 juillet 2009,  l’actionnaire principal du club Robert Louis-Dreyfus décède. Une succession d’événements qui font craindre le pire pour le club olympien.
Mercato réussi
Mais "DD" obtient des garanties et se met rapidement au travail. "C’est pendant l’intersaison qu’un entraîneur effectue 60 % de son travail", aime-t-il à répéter. Il recrute des joueurs à tempérament comme Souleymane Diawara, Stéphane M’Bia et Gabriel Heinze, pour muscler sa défense. Mais c’est surtout le transfert de Lucho Gonzalez, le joyau argentin, acheté à prix d’or (18 millions d’euros) qui marque son ambition de ramener l’OM au devant de la scène.
 
Malgré un bon début de saison, les performances des Marseillais sont éclipsées par la forme époustouflante des Girondins de Bordeaux qui survolent les débats en Ligue 1 jusqu’à la trêve hivernale. D’autant plus qu’au niveau européen, le miracle n’a pas eu lieu. Balayé lors de la phase de poules par le Real Madrid et le Milan AC, l’OM quitte prématurément la Ligue des Champions. Reversés en Ligue Europa, les Phocéens seront éliminés en huitièmes de finale par le Benfica de Lisbonne.
"Culture de la gagne"
La donne change en 2010. Le plus titré des joueurs français corrige le tir et remodèle sa défense. Il relance des joueurs, comme Hatem Ben Arfa et surtout Mathieu Valbuena, qu’il avait lui-même placardisé en début de saison. La fameuse “culture de la gagne” qui caractérise l’ancien capitaine des Bleus s’empare de son effectif. La dernière défaite des Phocéens en championnat remonte au mois de janvier à Montpellier lors de la 22e journée. Depuis, le club a engrangé les points et imposé un rythme infernal à ses concurrents et ce jusqu’au sacre de mercredi soir.
Entre-temps, Deschamps avait conjuré le mauvais sort en offrant la Coupe de la Ligue aux Marseillais, privés du moindre titre depuis 18 ans. Battu en finale 3 buts à 1, Bordeaux ne s’en remettra pas. La voie est désormais ouverte pour lui succéder au palmarès de la Ligue 1.
Pour sa première saison, Didier Deschamps s’offre un doublé Coupe de la Ligue -championnat. À Marseille, on appelle ça "un winner ", conclut Guy Stephan.