Faisal Shahzad, l'homme soupçonné d'avoir pris part à l'attentat raté à New York, a déclaré aux enquêteurs avoir agi seul et réfute tout lien avec des groupes radicaux. Il a été arrêté alors qu'il s'apprêtait à embarquer sur un vol pour Dubaï.
L’homme d’origine pakistanaise arrêté lundi dans le cadre de l’enquête sur l’attentat raté de Times Square a déclaré aux enquêteurs avoir agi seul et n’être rattaché à aucun groupe extrémiste, selon une source policière.
"Il a affirmé avoir planifié l’attentat tout seul. D’une certaine façon, il a reconnu sa culpabilité dans toutes les charges qui pèsent contre lui, a déclaré à Reuters un membre des forces de l’ordre proche de l’enquête, avant de poursuivre : Il a admit avoir acheté le camion, avoir assemblé les pièces, les avoir placées dans le véhicule et l'avoir garé à Times Square avant de quitter les lieux."
Faisal Shahzad, un ressortissant américain d’origine pakistanaise âgé d’une trentaine d’années, a été arrêté tard dans la soirée de lundi à l'aéroport John F. Kennedy, à New York, alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Dubaï. Soupçonné d'être le conducteur de la voiture piégée, il devait comparaître dans la journée de mardi devant un tribunal fédéral de Manhattan.
Le ministre de la Justice américain, Eric Holder, a assuré que l’enquête sur l’attentat manqué se poursuivait. "Nous continuons à suivre plusieurs pistes, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse organisée peu après minuit, heure locale. Mais il est clair que, derrière cet acte terroriste, le but était de tuer des Américains."
Des heures d'enregistrement vidéo
Faisal Shahzad est originaire du Pakistan et a récemment obtenu la nationalité américaine. Selon plusieurs médias américains, dont le "New York Times" et MSNBC, il vivait dans l'État du Connecticut et aurait acheté, il y a trois semaines, la voiture qui a été découverte à Times Square samedi soir, remplie d'essence, de propane, de feux d'artifices et d'engrais.
itC'est bien la piste de cette voiture - une Nissan 4x4 de 1993 - que les enquêteurs auraient suivie pour remonter jusqu'à cet homme. Des annonces pour sa mise en vente avaient été publiées sur plusieurs sites Internet. L'ancienne propriétaire du véhicule, qui vit dans le Connecticut, a indiqué que l'acheteur était "d'origine hispanique ou moyen-orientale", sans pouvoir donner son nom. Il a payé la voiture en liquide. Des courriels adressés à la vendeuse auraient permis de découvrir son identité. Des empreintes digitales ont aussi été prélevées sur le véhicule.
Les policiers ont également étudié les enregistrements des quelque 80 caméras de surveillance de la ville, ainsi que de celles de touristes ou d'hommes d'affaires. Selon MSNBC, ces enregistrements montrent un homme de 40 ans quittant les lieux, samedi soir. À proximité du véhicule fumant, il aurait enlevé sa chemise pour la mettre dans un sac. Il portait une autre chemise dessous.
Le chef de la police de New York, Raymond Kelly, a indiqué que cet homme n'était peut-être pas lié à la tentative d'attentat, mais que les enquêteurs cherchaient toujours à l'interroger. Un deuxième homme, lui aussi filmé par un touriste en train de quitter les lieux, samedi, est également au centre de l'enquête.
Piste pakistanaise
Selon les médias, Faisal Shahzad s'était rendu récemment au Pakistan. Il aurait séjourné pendant cinq mois à Peshawar, dans le nord-ouest du pays. Située près de la frontière afghane, cette ville est considérée comme l'un des centres de recrutement des Taliban et de leurs alliés du réseau Al-Qaïda.
Dimanche, un groupe de Taliban pakistanais, Tehrik-e-Taliban, a indiqué être à l'origine de la tentative d'attentat, sans que cette revendication ait pu jusqu'à présent être authentifiée. Hakimullah Mehsud, le chef taliban pakistanais donné pour mort en janvier, est également apparu, lundi, sur des vidéos datées d'avril, annonçant des attentats dans de grandes villes des États-Unis.
"Au début, la police new-yorkaise n'avait pas l'air de croire à cette piste pakistanaise, explique Philippe Bolopion, correspondant de FRANCE 24 à New York. L'an dernier, ce même groupe avait revendiqué une fusillade qui avait fait 14 morts dans l'État de New York, et le FBI avait affirmé qu'il n'avait en réalité rien à voir avec cette affaire. Mais on dirait que l'enquête commence à s'intéresser à de possibles connections avec l'étranger. Alors que la police new-yorkaise était au départ responsable de l'enquête, elle a été maintenant confiée à une unité du FBI spécialisée dans les questions de terrorisme international."
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