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"Ces mesures difficiles sont la seule alternative", assure José Manuel Barroso

, correspondante à Bruxelles – La Grèce a annoncé un plan d'économie, en contrepartie d'une aide massive de l'UE et du FMI. Sur France 24, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, affirme que ces mesures "courageuses" sont "la seule alternative".

La Grèce a annoncé un plan d'économies de 30 milliards d'euros sur trois ans. Quelle est votre réaction ?

José Manuel Barroso : La Grèce a présenté un programme solide et crédible. Je viens de parler au téléphone avec le Premier ministre grec Georges Papandréou pour le féliciter pour sa décision courageuse. Nous pensons qu'il s'agit de la seule voie pour que la Grèce puisse rétablir la confiance dans la stabilité de l’économie grecque. C’est aussi la meilleure voie pour la prospérité de la Grèce.

La Commission considère que les conditions sont maintenant réunies pour activer le mécanisme européen de coordination de l’aide financière à la Grèce.

Pensez-vous qu’une fois mis en œuvre, ce plan va permettre d’apaiser les marchés, et surtout d’éviter un effet de contagion vers le Portugal ou l’Espagne ?

J. M. B. : Nous le pensons parce que la Grèce est le cas le plus difficile. Les pays de l'espace européen vont montrer leur détermination à faire face à cette situation.

Les autres cas que vous avez évoqués sont des cas bien différents. Par exemple, les autorités portugaises ont déjà annoncé des mesures supplémentaires qui sont crédibles et nous pensons que c’est la bonne réponse à la situation.

Les mesures imposées aux Grecs sont très difficiles ; la population est dans la rue. Est-ce que vous pensez que ces mesures sont tenables ?

J. M. B. : C’est la Grèce qui a adopté ces mesures. Personne ne les a imposées à Athènes. C’est le gouvernement grec qui vient de demander un soutien financier à l’Europe et au FMI, sur la base des mesures qu’eux-mêmes pensent nécessaires pour rétablir la confiance en la Grèce.

Bien sûr, ce sont des mesures difficiles, nous le savons. Mais franchement, il n’y pas d’alternative. Un pays ne peut pas vivre de façon permanente au-dessus de ses moyens. Il faudra prendre des mesures pour la prospérité du peuple grec.

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"Personne n'a imposé de mesures à la Grèce"

Angela Merkel parlait de durcir les règles du pacte de stabilité et de croissance, éventuellement de permettre un mécanisme qui exclurait un membre de la zone euro. Y êtes-vous favorable ?

J. M. B. : Je ne veux pas rentrer dans un débat théorique. Ce qu’il faut, c’est appliquer le pacte de stabilité tel qu’il existe. Bien sûr, on peut toujours le renforcer. Mais nous sommes favorables à la crédibilité du pacte de stabilité et de croissance. Nous allons faire des propositions concrètes au mois de mai pour renforcer le pacte de stabilité en tant que tel, mais je ne veux pas faire de spéculations maintenant sur d’autres réformes qui  impliqueraient d’ailleurs la révision du Traité.