Athènes, l'UE et le FMI ont trouvé un accord pour déclencher une aide financière à la Grèce qui devrait atteindre les 110 milliards d'euros. En contrepartie, le Premier ministre grec annonce des "sacrifices durs mais nécessaires".
Objectifs annoncés :
- Ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB d’ici 2014.
- Économiser 30 milliards d’euros d’ici fin 2012.
Mesures prévues :
- Augmentation de la plus haute tranche de la TVA de 21% à 23%.
- La taxe sur l’alcool et les carburants sera augmentée de 10 %.
- Les fonctionnaires ne bénéficieront plus des 13e et 14e mois.
- Les salaires et retraites du secteur public seront gelés.
- Le gouvernement s’engage à ne pas toucher les salaires du secteur privé, mais une réforme du droit du travail sera envisagée.
- L’âge minimum pour partir à la retraite sera fixé à 60 ans. Si la plupart des salariés partent déjà effectivement en retraite à 60 ans, l’âge minimum légal est aujourd'hui de 57 ans.
- Les programmes d’investissements publics doivent être réduits.
- L’État va mettre en place un fonds d’aide au système bancaire.
De "grands sacrifices", un accord sur un montant "sans précédent au niveau mondial"... Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, n’a pas lésiné sur les superlatifs pour annoncer, ce dimanche, le plan d’aide conclu à l’issue d’une réunion avec le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne. Une aide qui devrait atteindre les 110 milliards d'euros sur 3 ans selon un projet de déclaration des ministres des Finances de la zone euro.
"Aujourd’hui, on avalise l’accord", a martelé Georges Papandréou en ouverture d’une réunion extraordinaire de son gouvernement retransmise à la télévision. Les termes de l’aide avaient été discutés la veille avec ses partenaires européens et le FMI.
La Grèce, au bord de la faillite et dont les finances sont plombées par une dette qui atteint les 126 % du PIB, a un besoin urgent d’argent frais. Selon Georges Papandréou, les Grecs doivent s’attendre à des "sacrifices douloureux" mais "nécessaires" pour "éviter la faillite" du pays. Il a qualifié de "sans précédent au niveau mondial" l’enveloppe financière dont allait bénéficier la Grèce.
Des mesures "solides et crédibles"
Le gouvernement a ensuite emboîté le pas au Premier ministre pour entrer dans le détail de la cure d’austérité à laquelle la Grèce s’est engagée en échange de l’aide financière. Georges Papaconstantinou, ministre des Finances, a ainsi précisé que l’objectif était de réduire le déficit budgétaire de 11% du PIB, soit 30 milliards d’euros, sur trois ans.
Afin d’y arriver, il a dressé une liste de mesures (voir encadré) qui risquent de ne pas calmer la grogne des derniers jours dans les rues d’Athènes. Ainsi, la plus haute tranche de la TVA passera de 21% à 23%; les salaires et les retraites de la fonction publique vont être gelés; et l’investissement public doit également être revu à la baisse.
Ce plan, très attendu par les autres pays de la zone euro qui redoutent un effet de contagion de la crise grecque, a été salué, dimanche, par la Commission européenne. Elle a estimé que les mesures annoncées sont "solides et crédibles".
Un sommet des pays de la zone euro doit se dérouler en fin de semaine prochaine pour débloquer les prêts. L’argent pourrait parvenir à la Grèce à partir de la deuxième moitié de la semaine suivante.