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La Havane demande aux États-Unis de lever temporairement l'embargo

En réponse à la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, qui a accusé le gouvernement cubain de profiter de l'embargo imposé contre l'île depuis 48 ans. La Havane a appelé Washington à lever cette sanction, même "pour un an".

AFP - Le gouvernement cubain a demandé dimanche aux Etats-Unis de lever leur embargo contre l'île communiste "même si ce n'est que pour un an", a déclaré le chef du Parlement, Ricardo Alarcon.

"Si elle (Hillary Clinton) croit vraiment que l'embargo profite au gouvernement cubain (...) la solution est simple, qu'ils le lèvent même si ce n'est que pour un an", a dit M. Alarcon à la presse à La Havane en réaction à de récentes déclarations de la secrétaire d'Etat américaine.

Le 9 avril à Louisville (est des Etats-Unis), Mme Clinton a dit croire "que les Castro ne veulent pas la fin de l'embargo et ne veulent pas voir de normalisation avec les Etats-Unis".

En cas de fin de l'embargo, les frères Fidel et Raul Castro, qui dirigent Cuba depuis 1959, "perdraient toutes leurs excuses pour tout ce qui ne s'est pas passé à Cuba depuis cinquante ans", a-t-elle ajouté dans une réponse à un étudiant qui l'interrogeait à l'université du Kentucky.

Cuba et les Etats-Unis n'entretiennent plus de liens diplomatiques formels depuis 1961. Et les Américains maintiennent depuis 48 ans un embargo dont ils conditionnent la levée au respect des droits et libertés sur l'île.

La déclaration de M. Alarcon est la première réaction officielle cubaine aux propos de Mme Clinton.

"Il y a d'autres choses qu'elle peut faire avec une seule signature": autoriser les visites des épouses de deux des cinq Cubains qui purgent des peines de prison aux Etats-Unis pour espionnage.

Après une brève trêve avec l'arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama, la tension est rapidement remontée entre les deux pays, notamment à la suite du décès d'un prisonnier politique, Orlando Zapata, mort en février après avoir suivi une grève de la faim de 85 jours.

Les autorités cubaines accusent maintenant Washington de "parrainer" une autre grève de la faim, entamée cette fois par le journaliste Guillermo Farinas, dès le lendemain de la mort de Zapata.

Très offensive, Mme Clinton avait qualifié le 9 avril le régime cubain d'"intransigeant, retranché". "Pour la première fois, beaucoup de pays qui n'avaient fait que s'en prendre aux Etats-Unis ont maintenant commencé à critiquer Cuba, parce qu'ils laissent les gens mourir", avait-elle insisté.