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Les demandes en faveur d'un cessez-le-feu se multiplient

Alors que le Hamas et Tsahal s'affrontent violemment à Gaza-ville, Nicolas Sarkozy a réclamé, aux côtés de son homologue palestinien Mahmoud Abbas, l'instauration d'une trêve humanitaire provisoire.

Posez vos questions à nos journalistes envoyés en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Et regardez le reportage de notre correspondant à Jérusalem: "La Cisjordanie se sent trahie par ses dirigeants".

Après dix jours de bombardements incessants menés par l’armée israélienne, la bande de Gaza est divisée en deux et ses quelque 1,5 million d'habitants peinent à survivre. Pour tenter de mettre un terme à l’offensive israélienne et aux roquettes palestiniennes, les efforts diplomatiques se multiplient.

Le président égyptien Hosni Moubarak a déjeuné avec son homologue français Nicolas Sarkozy en vue de parvenir "à un cessez-le-feu immédiat à Gaza (...) et un retour à la trêve entre Palestiniens et Israéliens", indique l'agence officielle Mena.

Comme il l'avait fait en août lors du conflit russo-géorgien, Nicolas Sarkozy doit rencontrer en 36 heures les principaux acteurs de la région, à l'exception du Hamas, avec l'ambition d'obtenir une trêve humanitaire. "Il n’y aura pas de cessez-le-feu, commente David Crossan, spécialiste politique à FRANCE 24. La situation est totalement différente de celle qui prévalait au Caucase l’an dernier”.

La déclaration de la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, après sa rencontre avec des diplomates européens à Jérusalem, laisse, en effet, peu d’espoir. "Nous combattons le terrorisme et nous ne passerons pas d'accord avec le terrorisme", a-t-elle affirmé, faisant référence aux islamistes du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza depuis juin 2007.

Une délégation des islamistes du Hamas doit se rendre lundi soir au Caire.


L'Egypte se voit comme un médiateur incontournable dans la crise actuelle, malgré les critiques virulentes venant de la Syrie et de l'Iran. Moubarak a élaboré un plan de sortie de crise en quatre points prévoyant un cessez-le-feu immédiat, un retour à la trêve, l'ouverture des points de passage.
 

Itinéraire de Nicolas Sarkozy au Proche-Orient.


Dans la matinée, Moubarak avait reçu la troïka européenne, composée des ministres tchèque, français et suédois des Affaires étrangères. "Notre mission a pour but principal d’atténuer la souffrance des Palestiniens et d’apporter une aide humanitaire à la population de Gaza", a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.


"Tout cessez-le-feu doit comporter des conditions"


De plus, les présidents russe Dmitri Medvedev et palestinien Mahmoud Abbas ont appelé à "un cessez-le feu immédiat" dans la bande de Gaza lors d'un entretien téléphonique, a indiqué le Kremlin, lundi.


La branche militaire du Hamas a affirmé, lundi, que des "milliers" de ses combattants étaient prêts à combattre l'armée israélienne dans les rues de la bande de Gaza.


"Nous vous avons préparé des milliers de braves combattants qui vous attendent à chaque coin de rue, et vous accueilleront avec du feu et du fer", a affirmé Abou Obeida, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, dans une intervention télévisée sur la chaîne du Hamas, Al-Aqsa.


De son côté, George W. Bush, qui se montre très discret sur le dossier, a déclaré que "tout cessez-le-feu doit comporter des conditions telles que le Hamas ne se serve pas de Gaza pour tirer des roquettes".


Pour sa part, Nicolas Sarkozy se rendra, lundi en fin d'après-midi, à Ramallah, en Cisjordanie, pour un entretien avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, puis à Jérusalem pour rencontrer le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Mardi matin, il se rendra en Syrie puis au Liban, terme de sa tournée.


Depuis samedi soir, la bande de Gaza est la cible de tirs d'artillerie, depuis la terre et la mer. Le territoire est coupé en deux, les troupes israéliennes ayant pris position sur l'emplacement de l'ancienne colonie juive de Netzarim, et empêchent les déplacements entre le nord et le sud du territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas depuis juin 2007.


"La situation humanitaire est catastrophique"


"Le consulat français a essayé de nous faire évacuer. Le trajet jusqu’à Erez est très dangereux, raconte Tarek Abdel Chafi, professeur à l’université de Palestine à Gaza. Toutes les dix minutes, il y a un raid avec F16 ou les chars. La situation sécuritaire est très risquée donc le consulat a renoncé."


Les hôpitaux de Gaza manquent de tout. "La situation humanitaire est catastrophique. Les opérations chirurgicales ont lieu dans les couloirs des hôpitaux", poursuit Tarak Abdel Chafi. Depuis le début de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, au moins 520 Palestiniens ont été tués, dont plus d'une centaine de civils et plus de 2 500 blessés. Côté israélien, un bilan officiel fait état d'un soldat tué et de 55 blessés depuis le début de l'offensive terrestre.


Un convoi d'aide humanitaire internationale de 80 camions a transité, lundi, au terminal routier de Kérem Shalom. Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, a demandé l'ouverture des frontières de la bande de Gaza pour permettre aux Palestiniens qui le souhaitent de quitter le territoire.


Des groupes armés palestiniens ont tiré 32 roquettes depuis dimanche soir sur Israël, faisant quatre blessés légers, selon un nouveau bilan établi lundi par la police israélienne.

Sophie Claudet envoyée spécial à Sdérot, témoigne : "Une roquette vient juste de tomber sur le marché central, dit-elle. Heureusement, il n’y a pas de morts ni de blessés. La ville est en état d’alerte. La population soutient massivement l’offensive israélienne et déplore même qu’elle intervienne si tard."


“Personne ne veut voir de cercueils, que ce soit pour transporter des soldats israéliens ou de civils palestiniens”, commente Eli Karmon, spécialiste en stratégie qui rappelle que "la guerre est contre le Hamas et non contre les civils".


Karmon précise que "l’offensive est plus facile à mettre en place d’un point de vue diplomatique avec Bush au pouvoir à Washington". Et de conclure : "Dans deux semaines, Obama sera à la Maison Blanche et ce sera différent".

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