Accusé d'avoir trompé des investisseurs, Fabrice Tourre témoignera devant le Sénat, mardi, aux côtés de Lloyds Blankfein, le PDG de Goldman Sachs. L'audition va se focaliser sur le rôle des banques d'investissement dans la crise financière.
AFP - Fabrice Tourre, l'employé français de Goldman Sachs au centre de la plainte de la Commission américaine des opérations de Bourse (SEC) contre la banque d'affaires, va témoigner devant une commission sénatoriale aux Etats-Unis, aux côtés du PDG Lloyds Blankfein, d'après une source informée.
M. Tourre devrait se joindre à M. Blankfein et peut-être d'autres dirigeants de la banque d'affaires pour témoigner devant la sous-commission sénatoriale d'enquête sur la crise financière, a indiqué cette source proche du dossier.
La sous-commission a prévu mardi une journée d'audition sur "le rôle des banques d'investissement dans la crise financière" focalisée sur "la titrisation d'actifs adossés aux prêts hypothécaires immobiliers" et leur commercialisation.
La liste des personnes appelées à témoigner n'est pas encore officielle et devrait être publiée jeudi.
Des porte-parole de Goldman Sachs et de la commission sénatoriale n'ont pas fait de commentaires.
La SEC et l'autorité britannique des marchés (FSA) ont déposé des plaintes contre Goldman Sachs et M. Tourre, les accusant d'avoir trompé des investisseurs en leur vendant un produit financier complexe adossé à des dérivés de crédits hypothécaires risqués.
Dimanche, dns un message aux employés de la banque, M. Blankfein avait souligné que des dirigeants de Goldman Sachs auraient "l'occasion de témoigner au Congrès et de discuter plus largement de son rôle et de sa participation au marché des prêts hypothécaires" dans les prochaines semaines.
"Nous avons hâte de pouvoir exposer notre historique de gestion prudente du risque", a-t-il ajouté.
Le groupe a fait valoir dès vendredi qu'il jugeait la plainte de la SEC "complètement infondée" et qu'il entendait se défendre "vigoureusement".
Ce témoignage des dirigeants de Goldman devrait prendre une tournure très politique aux Etats-Unis alors que l'administration Obama négocie avec le Congrès l'adoption d'une réforme de la réglementation financière.