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Washington confesse ne détenir aucune preuve de la livraison de Scuds syriens au Hezbollah

Au lendemain de la convocation d'un haut diplomate syrien à Washington, les États-Unis ont concédé n'avoir "aucun avis particulier" sur une éventuelle livraison de missiles Scud au Hezbollah.

REUTERS - Les Etats-Unis ont fait savoir mardi n’avoir toujours pas établi la réalité de livraisons par la Syrie de missiles Scud au Hezbollah libanais.

"Nous continuons à examiner le dossier et nous avons, pour le moment, aucun avis particulier sur le fait de savoir si semblable transfert a bien eu lieu", a déclaré à la presse P.J. Crowley, porte-parole du département d’Etat.

Il a ajouté: "Mais c’est un sujet qui nous préoccupe beaucoup".

La veille, les Etats-Unis avaient convoqué le plus haut diplomate syrien en poste à Washington pour déplorer un "comportement provocateur" au sujet de la livraison présumée par Damas de missiles Scud à la milice chiite libanaise.

"Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts la livraison de tout armement, en particulier de systèmes de missiles balistiques comme le Scud, par la Syrie au Hezbollah", avait alors déclaré un autre porte-parole du département d’Etat dans un communiqué.

"Nous appelons à une cessation immédiate de toute livraison d’armes au Hezbollah ou à d’autres organisations terroristes de la région", avait-il ajouté.

Selon le département d’Etat, c’est la quatrième fois au cours des derniers mois que Washington soulevait cette question auprès de l’ambassade de Syrie.

Les Etats-Unis avaient déjà manifesté mercredi dernier leur inquiétude à ce sujet. La veille, le président israélien Shimon Peres avait accusé les autorités syriennes d’avoir fourni au Hezbollah "des missiles Scud ultramodernes qui menacent Israël".

Les missiles en question auraient une portée de 700 km, ce qui leur permettrait d’atteindre Jérusalem, Tel Aviv ou les sites nucléaires de l’Etat hébreu, selon le Wall Street Journal.

Cette livraison, si elle était confirmée, pourrait aussi remettre en question le rapprochement que le président américain Barack Obama a entamé avec la Syrie, que son prédécesseur George W. Bush s’était efforcé d’isoler, l’accusant de faire obstacle au processus de paix au Proche-Orient et de souffler sur les braises irakiennes.