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RéessayerAlors que la France s'apprête à reconnaître un État palestinien lors de l'Assemblée générale des Nations unies la semaine prochaine, le ministère français de l'Intérieur a ordonné, vendredi 19 septembre, aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur les mairies et autres bâtiments publics.
"Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements", a indiqué la place Beauvau dans un télégramme consulté par l'AFP, demandant aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires qui ne renonceraient pas à pavoiser leur hôtel de ville aux couleurs palestiniennes.
Plusieurs villes avaient déjà annoncé leur volonté d'afficher le drapeau palestinien sur leurs frontons lundi, comme Nantes, Saint-Ouen, Saint-Denis ou encore Grenoble (Isère). À Lille, jumelée depuis 1998 avec la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, deux drapeaux palestiniens ont été hissés devant la mairie, aux côtés de deux drapeaux français et d'un drapeau européen.
Selon le télégramme signé par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur Hugues Moutouh, "un tel pavoisement constitue une prise de parti dans un conflit international" et "une ingérence contraire à la loi".
La note de l'Intérieur insiste également sur "les risques d'importation sur le territoire national d'un conflit international en cours" ainsi que "sur les troubles graves à l'ordre public identifiés localement".
"Il vous convient donc", détaille le télégramme adressé aux préfets, "de demander aux maires qui procèderaient à un tel pavoisement de leurs bâtiments publics de le faire cesser et, en cas de refus ou de non-exécution, de déférer à la juridiction administrative" la décision des édiles qui maintiendraient des drapeaux étrangers sur des édifices publics.
"La justice tranchera au besoin"
C'est le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui a appelé "à faire flotter" le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre, jour de la reconnaissance par la France d'un État palestinien, qui sera officialisée à New York par le président Emmanuel Macron.
"Un ministre démissionnaire devrait gérer les affaires courantes, pas chercher à s'opposer symboliquement à la décision prise par le président de la République de reconnaître un État palestinien", a répondu Olivier Faure sur le réseau social X vendredi.
Le patron du PS a également relevé que "les préfets n'ont pas de pouvoir propre d'interdiction à la différence des manifestations", et que "la justice tranchera au besoin".
De son côté, Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a critiqué ces initiatives.
"J'appelle à la responsabilité les maires qui sont tentés d'afficher ces drapeaux, pour qu'il y ait un geste d'apaisement et non pas un geste de division", a-t-il déclaré vendredi après-midi sur RTL.
"Importer en France des conflits étrangers en instrumentalisant les façades de nos mairies n'est pas rendre service à la République".
Avec AFP