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Les gagnants et les perdants de la paralysie aérienne en Europe

Tourisme, industrie pharmaceutique, pétrole... Nombreux sont les domaines d'activité qui font les frais de la paralysie du transport aérien en Europe. Mais d'autres secteurs économiques, parfois inattendus, profitent de la situation.

L’éruption du volcan islandais Eyjafjöll, que l'on présentait comme un événement naturel rare en Europe, se transforme peu à peu en variable économique dans des secteurs aussi divers que le commerce des fleurs ou encore les transplantations d’organes. Le site économique CBSNews chiffre les pertes pour l’économie globale à ce jour à 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros). Si le bilan est globalement négatif, certains secteurs tirent pourtant leur épingle du jeu.

Les perdants

Tourisme - Le plus important voyagiste allemand, TUI Travel, a annoncé, lundi, qu’il avait perdu 22 millions d’euros depuis le début de l’éruption et qu’il devrait en perdre 6,8 millions de plus chaque jour. De son côté, le groupe britannique Thomas Cook perd quotidiennement 7 millions d’euros. Impossible en effet pour ces tour-opérateurs d’assurer leur prestation.

Fruits et légumes frais - La chaîne du frais oblige de transporter les denrées par avion, ce qui est impossible pour le moment à destination de l’Europe. Ainsi, Vegpro Ltd., le plus gros producteurs de légumes et de fleurs du Kenya a fermé boutique depuis jeudi dernier. Au total, 7 000 ouvriers se retrouvent au chômage technique. Le pays perd environ 3 millions d’euros par jour.

Pétrole - Depuis que le trafic aérien est largement bloqué en Europe, la demande de carburant a chuté de 2 millions de barils par jour. Selon des experts cités par l’agence de presse Associated Press, cette baisse n’aura d’impact sur le prix que si les perturbations durent plus d’une semaine.

La transplantation d’organes - Près d’une vingtaine de greffes osseuses ont, par exemple, dû être reportées ou annulées au Royaume-Uni, avance la BBC. Plus généralement, l'industrie médicale et pharmaceutique devrait être affectée par ce black-out du ciel européen. Mais l’impact est encore difficile à quantifier car les grands groupes peuvent compter sur leurs stocks pour faire face à la demande immédiate.

Les gagnants :

Les routes - Les sociétés qui exploitent les autoroutes connaissent une période de forte activité. Pour l’instant, aucune donnée chiffrée n’est encore disponible, mais des grandes institutions, comme La Poste anglaise, ont indiqué qu’elles étaient obligées de rallonger leur trajet par routes pour atteindre des aéroports ouverts.

Les compagnies de téléconférence - Les réunions de travail n’ont pas toutes été annulées à cause du chaos européen. Ainsi, à l'instar de Regus, des prestataires spécialisés dans les téléconférences ont rapporté que leurs activités avaient augmenté de 12 % en Europe.

Le saumon canadien - Les Islandais ne peuvent plus faire parvenir leur saumon au reste de l’Europe. Leurs collègues et concurrents canadiens en profitent, rapporte le "Baltimore Sun". Aussi les pêcheries canadiennes ont-elles augmenté le prix du saumon de près de 30 %...

Location de voitures - Avis, Sixt, Hertz et autres sociétés de location sont prises d’assaut. En Allemagne, Europcar a annoncé, lundi, avoir acheté de nouvelles voitures pour faire face à la demande.