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Le président de la Fed reste prudent face à la reprise

Ben Bernanke relativise le redressement du marché de l'emploi constaté aux États-Unis ces derniers mois. S'il se félicite de ce signal encourageant, il rappelle aussi que de nombreux États du pays restent dans une situation budgétaire difficile.

REUTERS - L’économie américaine reste handicapée par la faiblesse du secteur de la construction et par les situations budgétaires difficiles de nombreux Etats et municipalités, a déclaré mercredi le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke.

Dans le discours qu’il a prononcé en préambule d’une audition par la commission économique mixte du Congrès, il a mis l’accent sur les freins à la croissance sans faire directement référence aux perspectives d’évolution des taux d’intérêt à court terme.

Il s’est par la suite contenté de rappeler que le comité de politique monétaire de la Fed avait anticipé lors de ses dernières réunion le maintien “pour une période prolongée” de taux “extrêmement bas”.

“Il reste des freins significatifs à la reprise, parmi lesquels la faiblesse du secteur de la construction résidentielle comme non-résidentielle et la situation budgétaire délicate dans laquelle se trouvent bon nombre d’Etats et de collectivités locales”, a-t-il dit.

Il a toutefois noté des signes encourageants, comme la diminution du nombre de licenciements et le fait que le marché de l’emploi “s’est redressé”.

Mais c’est bien un ton prudent qui a dominé son discours.

“La poursuite de l’expansion économique est dépendante d’une croissance continue de la demande privée finale”, a-t-il dit, moins de deux heures après l’annonce d’une hausse de 1,6% des ventes au détail aux Etats-Unis en mars.

Il a ajouté que l’inflation restait contenue, tout comme les anticipations d’inflation à long terme.

Les dernières statistiques officielles des prix à la consommation, publiées elles aussi ce mercredi, montrent en effet que l’inflation a atteint 2,3% sur un an en mars mais qu’elle est restée très limitée si l’on exclut les éléments volatils que sont l’énergie et l’alimentation, à 1,1%, son plus bas niveau depuis plus de six ans.

Les marchés financiers attendaient avec d’autant plus d’impatience l’audition de Ben Bernanke que des rumeurs avaient circulé ces dernières heures évoquant la volonté supposée de la Fed de tempérer son discours sur le maintien prolongé de taux bas.

S’il n’a donc pas abordé de front la question des taux, il n’a pas manqué de souligner l’ampleur de la tâche que représente le niveau élevé du chômage.

“Il faudra une période importante pour retrouver les huit millions et demi d’emplois qui ont été perdus au cours des deux dernières années”, a-t-il dit.