Le chef de l'opposition a présenté son programme officiel pour les élections législatives du 6 mai. Son projet : permettre aux électeurs d'opposer leur veto sur les hausses d'impôts locaux et d'organiser des référendums sur les sujets locaux.
AFP - Le chef de l'opposition conservatrice britannique, David Cameron, favori des sondages pour devenir Premier ministre, s'est engagé à rendre le "pouvoir au peuple" en présentant mardi le programme officiel de son parti pour les élections législatives du 6 mai.
"Les projets contenus dans ce manifeste vont changer la Grande-Bretagne pour le meilleur, mais seulement avec votre implication", a lancé M. Cameron aux électeurs depuis la célèbre ancienne centrale électrique désaffectée de Battersea, dans le sud de Londres.
Les conservateurs ambitionnent de revenir au pouvoir pour la première fois depuis 1997.
"Si vous votez conservateur le 6 mai, vous ne voterez pas seulement pour changer le gouvernement, vous voterez pour changer le système dans son ensemble. Le pouvoir au peuple, pas le pouvoir d'Etat", a-t-il ajouté, promettant dans la plus pure tradition libérale de réduire le poids du gouvernement.
Les Tories prévoient de permettre aux gens d'opposer leur veto à des hausses d'impôts locaux et d'organiser des référendums sur n'importe quel sujet local dès lors qu'ils ont le soutien de 5% de la population concernée.
Le programme économique conservateur est axé sur la promesse de renoncer à la hausse de 1% des cotisations sociales à partir d'avril 2011, prévue par le gouvernement pour lutter contre le déficit. Les Tories estiment que cette hausse détruirait des emplois.
Ils ont confirmé leur intention de réduire le déficit plus drastiquement et plus rapidement que le gouvernement, avec 6 milliards de livres (6,8 milliards d'euros) d'économies supplémentaires prévues par rapport à celles envisagées par le Labour.
Les Tories souhaitent fixer une limite au nombre d'immigrants non-européens autorisés à venir vivre et travailler au Royaume-Uni, et s'engagent à ce que tout nouveau transfert de souveraineté vers l'Union européenne soit d'abord approuvé par référendum.
Comme les travaillistes, ils disent soutenir la candidature du Japon, de l'Inde, du Brésil et d'un pays africain pour un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
Mais pour Gordon Brown, en promettant de "responsabiliser" les Britanniques, les Tories "laissent les gens livrés à eux-mêmes face à la récession".
Ce programme prouve selon lui que le parti Tory, qui n'a cessé de prendre ses distances avec l'héritage ultra-conservateur de Margaret Thatcher, "n'a pas changé, malgré toute la rhétorique" sur sa modernité et son recentrage.
Après le Labour lundi et les conservateurs mardi, les libéraux-démocrates de Nick Clegg, qui pourraient détenir la clé du pouvoir en cas de parlement sans majorité absolue le 6 mai, doivent présenter leur programme mercredi.
Selon deux sondages publiés mardi, l'un par ICM dans le Guardian et l'autre par Opinium Research dans le Daily Express, les conservateurs sont crédités d'une avance de respectivement six et huit points. Un tel résultat, en raison d'un scrutin favorable au parti au pouvoir, ne suffirait pas à leur donner une majorité absolue à la chambre des Communes et les obligerait à trouver des alliances avec d'autres partis.