David Cameron, Le chef de file des conservateurs britanniques, a présenté le programme des Tories en vue des élections générales du 6 mai. Il se fixe pour principal objectif la réduction du déficit budgétaire du pays.
REUTERS - L’opposition conservatrice britannique s’est engagée mardi à prendre des mesures rapides et énergiques pour réduire le déficit budgétaire afin de préserver l’excellente notation du pays en cas de victoire aux élections législatives du 6 mai.
Le lancement du programme des Tories a été précédé d’un sondage ComRes pour la chaîne ITV et le journal The Independent qui maintient à sept points leur avance sur le Labour au pouvoir et laisse toujours prévoir un “parlement bloqué” où aucun parti ne disposerait de la majorité absolue.
Les conservateurs promettent de sauvegarder la notation économique “triple A” de la Grande-Bretagne, de réduire son déficit structurel et d’appliquer une politique fiscale propre à maintenir durablement les taux d’intérêt au plus bas. Le parti de centre droit, qui n’a pas gouverné depuis 1997, compte accroître les dépenses de santé en termes réels mais éliminer des dépenses inefficaces dans d’autres secteurs.
A l’instar du Labour, son programme ne précise pas comment il compte réduire le déficit budgétaire, actuellement supérieur à 11% du PIB. Les deux partis ont refusé jusqu’ici d’indiquer l’ampleur des baisses de dépenses, que les analystes jugent inévitables.
Le dirigeant conservateur David Cameron privilégie la vision d’une “grande société” fondée sur des organisations civiques actives et des initiatives communautaires, par opposition à la “grande administration” qu’a installée le Labour selon lui.
Les Tories ont exprimé l’intention d’agir plus vite et plus fort. Lors de la présentation du programme, Cameron a insisté mardi sur la fermeté avec laquelle ils combattraient le déficit.
“PLUS VITE ET PLUS LOIN QUE LE LABOUR”
“En ce qui concerne le déficit, comme nous l’avons dit précédemment, nous irons plus vite et plus loin que le Labour, a-t-il dit. Nous avons parlé de réduire l’essentiel du déficit structurel au Parlement, nous estimons qu’il faut le faire et que ce qu’a fait le Labour jusqu’ici est insuffisant.” Les deux grands partis britanniques cherchent à se concilier le vote des classes moyennes, qui décideront de l’issue du scrutin le plus imprévisible depuis près de vingt ans.
“Certains hommes politiques disent: ‘Donnez-nous votre voix et nous résoudrons tous vos problèmes’. Nous disons: le véritable changement ne peut venir du seul gouvernement. Le véritable changement vient du peuple, quand il est inspiré et mobilisé”, écrit Cameron en avant-propos au manifeste du parti.
Les Tories comptent encourager la création de coopératives par des fonctionnaires, créer un corps de superviseurs élus des forces de police, accorder aux collectivités locales le pouvoir de bloquer les hausses d’impôts et le droit d’administrer des services fournis par l’Etat.
Après treize ans d’exercice du pouvoir, le Labour a dévoilé lundi un programme dans lequel il s’engage à ne pas alourdir l’impôt sur le revenu, à soutenir la fragile reprise économique et à réformer les services publics. Il veut réduire le déficit de moitié d’ici à 2014, mais une fois la reprise assurée.
Le Parti travailliste souhaite aussi contraindre les banques à accroître leurs capitaux propres et modifier les règles encadrant les prises de contrôle d’entreprises, qu’il souhaite faire approuver par les deux tiers de l’actionnariat et non plus à la majorité simple comme c’est le cas aujourd’hui.
Les Tories ont promis aux couples mariés des abattements fiscaux ainsi que des exemptions d’impôts sur les successions à tous les Britanniques hormis les plus riches.
“Les derniers sondages laissent toujours penser que l’issue la plus probable des élections du 6 mai est un parlement bloqué”, commente Michael Saunders, économiste chez Citigroup. “Les aléas peuvent encore orienter le vote d’un côté ou de l’autre dans les semaines qui viennent.”
D’après l’enquête ComRes, les Tories obtiendraient 37%, les travaillistes 30% et les libéraux-démocrates (opposition centriste) 20%.