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L'ex-Premier ministre mis en cause par un rapport sur la crise financière de 2008

Le "rapport Vérité" chargé de faire toute la lumière sur la crise financière qui a secoué l'Islande au mois d'octobre 2008 vient d'être publié. Il accuse notamment l'ex-Premier ministre Geir Haarde (photo) de "négligences flagrantes".

AFP - La commission d’enquête mise sur pied en Islande pour faire le jour sur la crise financière de l’automne 2008 dénonce des « négligences flagrantes » imputées à l’ancien Premier ministre, l’ex-gouverneur de la Banque centrale et cinq autres anciens responsables de l’île.

Dans son rapport publié lundi, la commission estime que ces sept personnalités, dont Geir Haarde, alors chef du gouvernement, et David Oddsson, qui dirigeait la Banque centrale, ont manqué à leurs responsabilités lors de l’effondrement des trois principales banques islandaises, emportées par la crise mondiale.

« Ils disposaient des informations nécessaires mais n’ont pas agi en conséquence, pointant chacun du doigt les responsabilités des autres », a déclaré à la presse le président de la commission spéciale, Pall Hreinsson.

Le rapport de 2.000 pages rendu par la commission constitue le premier examen en profondeur officiel de la crise qui a fait plonger l’île dans la récession.

Il appartiendra à une commission parlementaire de décider s’il y a lieu d’engager des poursuites juridiques contre ce groupe des sept, où figurent aussi Eirikur Gundason et Ingimundur Fridriksson, co-gouverneurs de la Banque centrale, Arni Mathiessen et Bjorgvin Sigurdsson, anciens ministres des Finances et des Banques, et Jonas Jonsson, qui dirigeait l’organisme de contrôle des services financiers.

La crise financière islandaise, provoquée par la chute de Lehman Brothers en septembre 2008 à New York, a mis en évidence l’endettement exceptionnel des trois principales banques islandaises au terme d’une décennie d’expansion accélérée sur les marchés étrangers.

Au moment de leur reprise par les pouvoirs publics, le bilan cumulé de ces trois établissements - Glitnir, Landsbanki et Kaupthing - représentait dix fois le PIB islandais.

L’effondrement du système bancaire a rendu l’Islande dépendante de l’aide extérieure, coordonnée par le Fonds monétaire international (FMI).

Il est également à l’origine d’un litige avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, qui sont intervenus à hauteur de 3,7 milliards d’euros pour garantir les dépôts de leurs ressortissants sur des comptes islandais et réclament à Reykjavik le remboursement de cette dette.