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Les électeurs se sont peu mobilisés pour renouveler le Parlement

Confortablement réélu en janvier, le président Mahinda Rajapaska devrait consolider son pouvoir lors des législatives. La participation oscille entre 50 et 55 %, le taux le plus faible depuis 1947. Les résultats seront communiqués vendredi.

REUTERS - Les premières élections législatives organisées au Sri Lanka depuis la fin du conflit entre Colombo et la rébellion tamoule ont eu lieu jeudi dans l'île, où l'on s'attend à ce que le camp présidentiel en sorte renforcé.

Le président Mahinda Rajapaska, largement réélu en janvier, a fixé pour objectif à son parti, l'Alliance de la liberté des peuples unis (UFPA), de remporter les deux tiers des 225 sièges parlementaires brigués par 7.620 candidats, ce qui lui permettrait de faire amender la Constitution.

La participation se situe entre 50 et 55%, selon des observateurs électoraux. Si l'estimation se confirme, il s'agirait du taux le plus faible enregistré en vingt scrutins nationaux depuis 1947, année où ce qui était encore Ceylan désigna son premier parlement avant de prendre l'année suivante son indépendance envers la Grande-Bretagne.

La Commission électorale n'annoncera de chiffre de participation officiel qu'avec les résultats définitifs, attendus vendredi.

Les observateurs ont signalé quelques incidents mineurs. Au cours de la campagne, plutôt calme par rapport aux habitudes locales, un mort et 340 actes violents ont été recensés.

"Unir les coeurs brisés"

Moins d'un an après la fin de la guerre contre la guérilla des Tigres de libération de l'Eelam tamoul, le scrutin était encadré par 80.000 soldats et policiers déployés dans tout le pays pour sécuriser les bureaux de vote.

L'UFPA semble assurée de l'emporter dans la foulée de la présidentielle, où le triomphe de Rajapaska a découlé de la fin des hostilités en mai 2009. Depuis la fin de ce conflit de 25 ans, l'économie sri-lankaise est en pleine croissance.

Rajapaska, dont l'opposition estime qu'il pourrait être tenté de s'arroger davantage de pouvoirs, a voté dans une école de Medamulana, secteur où son fils, son frère et sa nièce briguent tous des sièges de député afin de renforcer la dynastie familiale.

"Nous avons mis fin au terrorrisme désormais. Quel feu couve sous les cendres ? Nous devons unir les coeurs brisés de ce pays à travers le développement", a dit Rajapaska à la presse.

"Cela ne peut se faire qu'avec un parlement plus fort. Nous avons déjà montré dans cette courte période que nous sommes capables de développement économique, entre autres."

En janvier, le chef d'Etat de 64 ans a été réélu avec 58% des suffrages, contre 40% au général en retraite Sarath Fonseka, son ancien allié soutenu par l'opposition.

Soupçonné de préparer un coup d'Etat et arrêté après la présidentielle, Fonseka est toujours détenu en raison d'une inculpation pour activité politique sous l'uniforme.

Mais il est en lice pour ces législatives et demeure une voix importante de l'opposition. Il nie tout agissement illégal t se présente comme un prisonnier politique.