logo

Ouverture des états généraux de la sécurité à l'école pour prévenir la violence scolaire

Pendant deux jours, scientifiques, représentants du monde éducatif, associations et membres du gouvernement débattent du problème de la violence en milieu scolaire et tentent de formuler des propositions concrètes pour endiguer le phénomène.

La Sorbonne accueille pendant deux jours, à partir de ce mercredi, des "états généraux de la sécurité à l’école", une initiative qui avait été annoncée après des agressions graves dans le Val-de-Marne aux mois de janvier et février. Un élève de 18 ans avait notamment succombé à ses blessures après avoir été poignardé devant son établissement, au Kremlin-Bicêtre.

Scientifiques, professionnels de l’éducation, membre d’associations et du gouvernement sont réunis pour "comprendre, prévenir et agir" contre le phénomène des violences en milieu scolaire. Enseignants et associations de parents d’élèves attendent, eux, des mesures rapides pour endiguer des violences qui font de plus en plus fréquemment la une des journaux.

"On attend des solutions concrètes maintenant et non pas dans trois ans", déclare à France 24 Aldric Boulangé, porte-parole de SOS-Éducation, une association qui défend le retour à des méthodes d’éducation traditionnelles et une sévérité accrue contre les faits de violence à l’école.

Luc Chatel a d’ores et déjà annoncé qu'il souhaitait "un éventail de sanctions plus large" contre leurs auteurs, "qui réponde tant au manque de respect à un professeur qu'à un cas de racket violent". Pour le ministre en revanche, l’exclusion répétitive des élèves les plus difficiles ne fait qu'aggraver leur cas. Celui-ci doute ainsi que "le fait de changer quatre fois d'établissement un élève perturbateur soit la bonne réponse".

Isoler les élèves les plus difficiles

Luc Chatel et le président de la République, Nicolas Sarkozy, semblent lui préférer l’idée d’un isolement des élèves difficiles. Le ministre de l’Éducation envisage en outre de débloquer des moyens financiers pour développer le dispositif des classes-relais, dont 400 élèves bénéficient déjà. Celles-ci ont vocation à accueillir des jeunes qui risquent d'être marginalisés scolairement et socialement.

"Je pense que ce n’est pas une solution viable, affirme toutefois Bruno Robbes, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Institut universitaire de formation des maîtres de Versailles, sur France 24. Il faut bien sûr fixer des limites et des repères aux élèves qui ont des problèmes de discipline ou de violence, mais il ne faut pas faire en sorte qu’ils décrochent du système", explique-t-il.

Bien qu’il insiste sur l’importance du dialogue, Aldric Boulangé juge, pour sa part, que "si le gouvernement va jusqu’au bout, il s’agit d’une bonne mesure". Pour lui, le dispositif de classes-relais tel qu'il existe aujourd'hui n’est pas suffisant.

Quelque 17 000 élèves ont été exclus définitivement de leur établissement en 2008-2009, selon une étude préparée par Georges Fotinos, ex-inspecteur général de l'Éducation, pour les états généraux.

Selon le ministère de l’Éducation, 10,5 incidents graves pour 1 000 élèves ont été recensés en moyenne dans les collèges et lycées en 2008-2009. Un chiffre en baisse par rapport aux 11,6 de l'année précédente.