![Les organisations juives indignées par les propos du Vatican Les organisations juives indignées par les propos du Vatican](/data/posts/2022/07/15/1657888166_Les-organisations-juives-indignees-par-les-propos-du-Vatican.jpg)
Plusieurs organisations juives ont vivement critiqué l'intervention du père Raniero Cantalamessa, qui, vendredi, a dressé un parallèle entre les récentes attaques visant l'Église catholique et l'antisémitisme.
AFP - Le rapprochement fait par le prédicateur du Vatican entre les attaques contre le pape dans les scandales de pédophilie et l'antisémitisme est "une insulte et une impertinence", a affirmé samedi le sécrétaire général du Conseil central des juifs d'Allemagne.
"Il s'agit d'une impertinence et d'une insulte vis-à-vis des victimes des abus sexuels ainsi que des victimes de la Shoah", a déclaré Stephan Kramer à l'AFP.
Le Vatican "a recours aux méthodes habituelles utilisées depuis des décennies pour étouffer et cacher les histoires qui éclaboussent" l'Eglise catholique, selon M. Kramer.
Vendredi soir, dans son sermon pendant la liturgie de la Passion du Christ, le père franciscain Raniero (bien: Raniero) Cantalamessa, prédicateur de la maison pontificale, a lu une lettre de "solidarité" au pape et à l'Eglise, qu'il a dit avoir reçue d'un "ami juif".
"Je suis avec dégoût l'attaque violente et concentrique contre l'Eglise (et) le pape", écrit l'auteur de la lettre. "L'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et de la faute personnelles à la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme", avait-il déclaré.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a déclaré à l'AFP qu'il s'agissait "d'une lettre lue par le prédicateur, et non pas de la position officielle du Vatican".
M. Kramer a toutefois estimé hautement improbable que le prédicateur du pape s'exprime ainsi sans l'assentiment du Vatican.
"Il s'agit d'une démarche en haut lieu pour relativiser l'antisémitisme et l'Holocauste", a-t-il estimé, ajoutant que de telles remarques rendent impossible le dialogue inter-religieux entre juifs et catholiques.
La présidente du Conseil central des juifs d'Allemagne, Charlotte Knobloch, pour sa part s'est récemment insurgée contre un sermon de l'évêque de Ratisbonne, Gerhard Ludwig Müller, qui avait comparé les critiques de presse à l'encontre de l'Eglise catholique dans le cadre des affaires de pédophilie à des méthodes nazies.