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L’iPad sort ce samedi aux États-Unis. Les rares journalistes qui ont eu la tablette tactile entre les mains sont quasi-unanimes sur son potentiel. Chronique d'un succès annoncé...

Alors que se profile la sortie de l’iPad, ce samedi aux Etats-Unis, les médias américains salivent déjà d’impatience. La tablette multifonction d’Apple, qui sera disponible en Europe à la fin du mois d’avril, a déjà profité d’une vaste publicité et semble, à l’instar de ses prédécesseurs, destinée à dominer le marché.

L’iPad découle essentiellement du mariage de deux appareils existants d’Apple, l’iPod Touch et l’iPhone, qui ont tout deux assis leur domination respective sur le marché des baladeurs numériques et de la téléphonie mobile. Via un écran tactile de 9,7 pouces, les utilisateurs de l’iPad auront la possibilité de regarder des vidéos, écouter de la musique et surfer sur Internet, notamment pour y télécharger des jeux mais aussi des e-books.

Samedi, l’iPad sera disponible outre-atlantique pour un prix situé entre 499 et 829 dollars. Un grand écart qui se justifie par le grand nombre d’options disponibles en fonction du budget de l’acheteur. Pour les plus fortunés, l’iPad "version lourde" comprendra notamment un double accès Internet wifi et 3G. Les prix de lancement sur les marchés asiatique et européen n’ont, pour le moment, pas été dévoilés.

Des milliers d’applications

Comme à son habitude, Apple a soigné son nouveau-né en s’assurant de la rétrocompatibilité de l’iPad avec ses "ancêtres". Du coup, les quelques 150 000 applications développées pour l’iPod Touch et l’iPhone seront accessibles dès le lancement de la tablette graphique. Un catalogue impressionnant auquel viendront se greffer d’autres applications spécialement développées pour le support.

Sans conteste, le lancement de l’Apple Store, soutenu par la contribution de milliers de développeurs indépendants, a grandement assisté la mise en orbite de l’iPhone. Avant cet engouement massif, beaucoup prédisaient une durée de vie limitée au terminal d’Apple. Désormais, les analystes se montrent beaucoup plus confiants ; un optimisme porté par les milliers d’applications disponibles.

"Les fournisseurs de l'iPad prévoient aujourd'hui huit à dix millions de livraisons pour 2010, soit plus de 5 millions de plus que dans les estimations précédentes", estime Katy Huberty, analyste chez Morgan Stanley, dans une note de recherche.

Adorez ou détestez !

Les rares chroniqueurs qui ont pu tenir entre leurs mains le Saint-Graal des nouvelles technologies sont quasiment unanimes sur le potentiel de l’iPad. "Cette magnifique tablette graphique tactile d’Apple possède ce qu’il faut pour remodeler en profondeur le marché des ordinateurs portables", estime Walt Mossberg, chroniqueur parmi les plus respectés aux Etats-Unis, dans un article publié dans le "Wall Street Journal". "Il pourrait modifier la donne et provoquer un impact comparable à celui observé lors de la sortie de l’iPhone."

L’iPad, pourtant, n’est pour le moment pas en mesure de se substituer complètement à un ordinateur classique. Le terminal présente plusieurs défauts notables, parmi lesquels les absences de gestion du multitâche, de support de la technologie Flash (pour le moment), et d’une caméra en façade pour la vidéocommunication.

David Pogue, du "New York Times", est l’auteur de deux chroniques sur l’iPad. L’une, pour les technophiles, et l’autre pour les amateurs, dans laquelle il souligne les points faibles de l’appareil. Dans les deux cas, le constat est le même : l’iPad n’est au final qu’un "iPod Touch plus imposant" qui, selon lui, ne saura séduire les utilisateurs les plus exigeants.

"Le vrai souci, c’est que pour un prix inférieur à celui de l’iPad, il est possible de se procurer un véritable ordinateur portable, avec un vrai clavier, un lecteur DVD, des connecteurs USB, un port camera-card, une webcam, explique-t-il. D’autant que si vous êtes déjà propriétaire d’un ordinateur portable et d’un smartphone, qui voudra s’encombrer d’un troisième terminal ?"